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Suite princière

Paris
Cité de la musique
11/15/2005 -  
Béla Bartok : Musique pour cordes, percussions et célesta, sz. 106 – Le Prince de bois (Grande suite), opus 13, sz. 60

Orchestre du Festival de Budapest, Ivan Fischer (direction)


Pour ouvrir l’un de ces riches cycles dont la Cité de la musique a le secret, sobrement intitulé «Les folklores» – dont la première des deux parties («Cultures perdues») comprendra, d’ici le 22 novembre, cinq concerts, trois spectacles «jeune public», un concert-lecture, une conférence et une table ronde – y avait-il meilleur choix qu’un programme Bartok? Car le compositeur hongrois a sans doute incarné mieux que tout autre ce retour aux sources populaires de la musique, qui a tant marqué le siècle passé, dans une démarche d’ordre aussi affectif que scientifique ou esthétique. Cela étant, les deux œuvres présentées par l’Orchestre du Festival de Budapest sous la baguette de son fondateur et directeur musical, Ivan Fischer, dans le cadre d’une tournée européenne qui les conduit du Royaume Uni à l’Allemagne en passant par la Belgique, ne sont sans doute pas celles où, chez Bartok, cette influence est la plus immédiatement perceptible.


De la Musique pour cordes, percussion et célesta (1936), Fischer, au centre de deux ensembles de vingt-sept cordes chacun, donne une lecture plus dramatique qu’abstraite: claire et animée (mais avec un Allegro molto final inhabituellement retenu), elle paraît cependant manquer de l’urgence et de la profondeur qu’appelle une partition aussi exceptionnelle.


En seconde partie, la trop rare «grande suite» que Bartok tira en 1932 de son ballet Le Prince de bois (1917) est d’autant mieux venue que les musiciens hongrois en offrent une vision d’une splendeur éblouissante, à la fois ample et cinglante. Pour un perfectionniste tel que Fischer, cette sorte d’immense poème symphonique straussien, tant par sa durée (cinquante-quatre minutes) que par son effectif, constitue le cadre idéal d’une somptueuse démonstration de cohésion et de virtuosité instrumentale: précision des attaques, travail sur les timbres, puissance sans lourdeur, qualités des différents pupitres (les trompettes! ... et les trombones!), tout vit et scintille à chaque instant. Le plaisir est complet, car grâce à une initiative originale, à savoir des surtitres décrivant les principales phases de l’action, le public peut mesurer le talent avec lequel Bartok les traduit à l’orchestre.


Après de nombreux rappels, la patience des spectateurs sera récompensée par deux bis, renvoyant chacun à sa manière à la thématique du folklore: la Quinzième danse hongroise de Brahms, dans une orchestration peu ordinaire, puis, rompant avec le rituel du concert, un «bœuf» d’esprit tzigane donné par un violoniste, un altiste et un contrebassiste sortis des rangs de l’orchestre.


Le site de l’Orchestre du Festival de Budapest



Simon Corley

 

 

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