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En quête de sens

Paris
Théâtre du Châtelet
11/14/2005 -  et 6, 7 (Hamburg), 10 (Barcelona), 11 (Madrid) et 12 (Valencia) novembre 2005
Béla Bartok : Divertimento, sz. 113
Anton Bruckner : Symphonie n° 7, A. 109

NDR Sinfonieorchester, Christoph von Dohnanyi (direction)


Christoph von Dohnanyi est un habitué de la capitale, où il dirige régulièrement des concerts symphoniques et des représentations d’opéra. Est-ce une raison suffisante pour expliquer l’affluence médiocre qu’a suscité sa venue avec l’Orchestre symphonique du NDR (Radio d’Allemagne du nord)? Il était pourtant intéressant de le découvrir à la tête de la formation dont il est le «premier chef» (Chefdirigent) depuis la saison dernière, retrouvant ainsi Hambourg, une ville dont son frère Klaus a été le maire dans les années 1980, d’autant que l’orchestre fondé en 1945 par Hans Schmidt-Isserstedt, s’il s’est produit à Paris dès 1950, n’y était pas revenu, sauf erreur, depuis mars 1999: c’était sous la baguette de celui qui en était alors le premier chef invité, Christoph Eschenbach (voir ici). Présenté en tournée en Espagne après avoir été donné pour le soixantième anniversaire de l’orchestre, célébré le 7 novembre, le programme était bien à l’image de la personnalité de Dohnanyi, faisant se succéder une allusion à son ascendance hongroise et une référence à sa culture germanique.


Dans le Divertimento (1939) de Bartok, servi par des cordes cohérentes sans être brillantes, avec un premier violon au charme très Mitteleuropa, c’est, malgré la forte amplitude dynamique conféré au Molto adagio et malgré le mélange de robustesse et de légèreté de l’Allegro assai final, un classicisme limpide qui l’emporte sur la tension, l’expression et les conflits.


Pour la Septième symphonie (1883) de Bruckner, Dohnanyi dispose les cordes de manière radicalement différente (violons I et II de part et d’autre de la scène, contrebasses côté cour). De fait, l’attention portée à l’équilibre entre les pupitres est constante: l’effectif impressionnant de cuivres requis par la partition, augmenté ici d’une quatrième trompette, ne sonne jamais de façon pesante ou même massive, tant le caractère analytique de la direction privilégie inlassablement la clarté des textures et met en valeur les voix secondaires. Enchaînant les mouvements quasiment sans interruption, le chef allemand, plus objectif que mystique ou hédoniste, désacralise à la fois le propos et le statut de l’œuvre, qui trouve parfois de surprenantes affinités avec Schubert ou Brahms.


Fermement tenue et jamais suspecte de complaisance, cette conception est marquée par une hauteur de vue et une exigence indéniables, mais dont on avouera avoir peiné à comprendre le sens, d’autant que son caractère unitaire est régulièrement affaibli par un discours manquant d’élan et progressant malaisément: si les tempi sont globalement allants (moins de soixante-quatre minutes), l’ensemble n’en donne pas moins l’impression de procéder par juxtaposition d’épisodes dépourvus de cohérence. Heureusement privé de tout effet larmoyant mais aussi de tout pathos, même si cymbales et triangle viennent ponctuer son point culminant, quelle est ainsi la signification du fameux Adagio dédié à la mémoire de Wagner? Assurant il est vrai, pour cette dernière étape de leur périple européen, leur sixième prestation en huit jours, les musiciens ne se montrent pas sous leur meilleur jour, avec de sérieux problèmes d’intonation des bois et des attaques trop souvent incertaines.


Le site du NDR Sinfonieorchester



Simon Corley

 

 

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