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Maledizione, maledizione!

Zurich
Opernhaus
10/16/2005 -  et les 19, 22, 26, 28, 30* octobre, 2, 5, 10 et 13 novembre 2005

Giuseppe Verdi: La Forza del Destino


Joanna Kozlowska (Leonora), Stefania Kaluza (Preziosilla), Kismara Pessatti*/Martina Welschenbach (Curra), Vincenzo La Scola (Alvaro), Leo Nucci (Don Carlo di Vargas), Matti Salminen*/Laszlo Polgar (Padre Guardiano), Paolo Rumetz*/Carlos Chausson (Fra Melitone), Giuseppe Scorsin (Marchese di Calatrava), Reinhard Mayr (un alcade), Martin Zysset (Mastro Trabuco), Ruben Drole (chirurgien)


Chœur de l’Opéra de Zurich (chef de chœur: Jürg Hämmerli), Orchestre de l’Opéra de Zurich, direction musicale: Nello Santi, mise en scène: Nicolas Joël; décors: Ezio Frigerio, costumes: Franca Squarciapino



Une étrange rumeur circule dans les théâtres lyriques, selon laquelle toute nouvelle production de La Forza del Destino est immanquablement vouée à l’échec. Et, malheureusement, Zurich ne fait pas démentir cette réputation. Mais pouvait-il en être autrement, quand on sait que le metteur en scène, Nicolas Joël, a présenté au public de Toulouse un autre poids lourd du répertoire (Don Carlo) à peine quelques jours avant la première zurichoise. On se demande comment il a pu mener de front les deux activités, à plus de 1000 km de distance! Quoi qu’il en soit, si le spectacle du Capitole a été salué par le public et la critique, il en a été différemment en Suisse. Ici, on ne trouve aucune trace de mise en scène digne de ce nom, simplement une mise en place des chanteurs, le plus souvent sur le devant du plateau, avec les sempiternels bras levés pendant les grands airs. On chercherait en vain aussi la moindre idée, sans même parler de concept scénique. Résultat: le néant, l’opéra comme on le concevait il y a quarante ans.


Les sources de satisfaction viennent donc de la distribution vocale et surtout de la fosse. Si les principaux rôles féminins sont attribués à des chanteuses dépassées par leur tâche (Stefania Kaluza, malgré un tempérament de feu, n’a pas les moyens vocaux de Preziosilla et Joanna Kozlowska campe une Léonore bien pâle, vocalement comme physiquement), les messieurs en revanche affichent un tout autre niveau. Annoncé souffrant, Vincenzo La Scola n’est manifestement pas dans un bon jour, ratant plusieurs notes dans son grand air du IIIe acte. Dans ces conditions, une critique détaillée de sa prestation serait vaine, mais force est pourtant de constater que le rôle d’Alvaro se situe à l’extrême limite de ses ressources actuelles. Paolo Rumetz campe un Fra Melitone particulièrement truculent, alors que Matti Salminen confère noblesse et autorité à Padre Guardiano. Leo Nucci fournit quant à lui une brillante démonstration de l'art du baryton italien, avec un sens incomparable du legato.


Au début du spectacle, la surprise est totale puisqu'on n'entend pas les premières mesures de la célèbre ouverture. Nello Santi a décidé de faire jouer la partition à la fin du premier acte, pour permettre aux musiciens de "se chauffer" avant d'affronter une page redoutable. Ce choix très discutable mis à part, le chef apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands spécialistes du répertoire italien. Les musiciens le suivent avec enthousiasme, avec de remarquables prestations des instrumentistes solistes. Fort heureusement, la malédiction a épargné la musique de Verdi!




Claudio Poloni

 

 

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