About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le terroir, la métaphore et le renouveau

Paris
Maison de Radio France
10/16/2005 -  
Antonin Dvorak: Terzetto, opus 74, B. 148
Ottorino Respighi: Il Tramonto
Johannes Brahms: Sextuor n° 1, opus 18 (*)

Marina Domashenko (mezzo), Zbynek Padourek (*) (alto), Marc Coppey (*) (violoncelle), Quatuor Prazak: Vaclav Remes, Vlastimil Holek (violon), Josef Kluson (alto), Jonas Krejci (violoncelle)


Bien que privé de son violoncelliste Michal Kanka, remplacé par Jonas Krejci (violoncelliste du Quatuor Schulhoff), le Quatuor Prazak n’en était pas moins au centre des deux derniers concerts gratuits «Porte ouverte» de Radio France. Avec leur second programme, les Tchèques confirmaient, s’il en était besoin, la diversité de climats que pouvait susciter la thématique de ce week-end, «Musique et nature».


Auteur d’une ouverture intitulée Dans la nature, Dvorak voit dans celle-ci un terroir, dont les thèmes populaires et, au-delà, les paysages nourrissent son inspiration. Cette approche est perceptible dans son Terzetto (1887), pastoral, voire rustique, où il se hisse au niveau d’exigence requis par cette formation rare (deux violons et alto), avec laquelle il est impossible de tricher. Sans mièvrerie, entre volontarisme robuste et ample respiration, les Prazak trouvent le ton juste et, si leur précision n’est sans doute plus aussi grande que par le passé, l’alto de Josef Kluson demeure superbe.


Avec Il Tramonto (1914) de Respighi – décidément à l’honneur au cours de ces journées mais ici dans une veine intimiste et sensible, très différente de ses Oiseaux entendus la veille – la nature se fait métaphore, voire euphémisme, le coucher du soleil étant ici associé à la mort. Après Schönberg, mais avant Milhaud ou Berg, la formule du quatuor avec voix de femme était bien dans l’air du temps: les Prazak sont chez eux dans ce répertoire postromantique, tandis que le timbre somptueux et opulent de la mezzo Marina Domashenko rend justice à ces treize minutes de détachement souverain et d’extases apaisées.


Après ces couleurs automnales, le Premier sextuor (1860) de Brahms, parfois surnommé Le Printemps, faisait figure de renouveau, d’autant que les Prazak, rejoints par Zbynek Padourek (altiste du Quatuor Kocian) et Marc Coppey (ancien violoncelliste du Quatuor Ysaÿe), y cultivent des textures allégées: sereins (Allegro ma non troppo), parfois même peut-être trop paisibles (Poco allegretto e grazioso), les musiciens compensent par une belle énergie (Andante ma moderato à variations) et une vitalité irrésistible (Scherzo, repris en bis).



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com