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Un îlot de musiques

Paris
L'Archipel
10/14/2005 -  
Franz Schubert : Fantaisie en fa mineur, D. 940
Felix Mendelssohn : Trio avec piano n° 1, opus 49
Claude Debussy : Sonate n° 1 pour violoncelle et piano
Serge Prokofiev : Sonate pour piano n° 6, opus 82

Thierry Poulet (violon), Dimitri Tsypkin (violoncelle), Ecaterina Glazovskaya, Sergeï Smirnov (piano)


Cinéma indépendant situé au cœur de la capitale, L’Archipel continue d’accueillir toutes les musiques, notamment le classique, proposant des concerts monographiques (Jolivet le 24 octobre, Suzanne Giraud le 30 novembre) ainsi que des artistes connus (le Trio Hoboken le 23 octobre, Alan Gampel le 17 novembre, Caroline Sageman les 25 et 26 novembre) ou à découvrir, comme pour ce concert de piano et de musique de chambre, où le succès public fut de la partie, retardant de vingt-cinq minutes le début du spectacle.


Dans la Fantaisie en fa mineur (1828) de Schubert, Ekaterina Glazovskaya et Sergeï Smirnov demeurent étrangement froids et distants: jeu dur et cassant, tempo allant et inflexible, sécheresse du propos atténuée ici ou là par un rubato contestable, nuances dynamiques rarement en dessous du mezzo forte, on est loin de la poésie que ce témoignage de la période ultime de Schubert réserve d’ordinaire.


Le Premier trio avec piano (1839) de Mendelssohn souffre d’un déséquilibre au profit du piano d’Ekaterina Glazovskaya, au couvercle pourtant presque entièrement rabattu mais non moins envahissant, scolaire et martelé. Lorsqu’ils parviennent à se faire entendre, ses deux partenaires font certes preuve d’une plus grande musicalité, mais le violon, à la sonorité un peu aigre, prend trop de libertés avec la justesse tandis que le violoncelle du Biélorusse Dimitri Tsypkin a une fâcheuse tendance à frapper bruyamment les cordes avec les doigts.


En seconde partie, la problématique reste la même dans la Sonate pour violoncelle (1915) de Debussy, entre un piano qui s’est fourvoyé dans Rachmaninov et un violoncelle certes généreux et engagé, mais terne et brouillon, trop à l’emporte-pièce.


C’est à Sergeï Smirnov qu’il revient de conclure avec la Sixième sonate (1939) de Prokofiev. Des qualités techniques indéniables, une façon de faire sonner superbement le Fazioli, notamment ses graves, une puissance impressionnante et un certain sens du spectaculaire évoquent davantage les démonstrations de virtuosité démoniaque du jeune Prokofiev que la première des trois «sonates de guerre». Assez lisse derrière une apparente brutalité, l’ensemble manque d’ironie, de nuances, de subtilité, de souplesse et, surtout, de chant. Le jeune pianiste ne se fait nullement prier pour offrir en bis l’Impromptu en sol bémol, troisième de l’opus 90 (1827), de Schubert, hélas privé de respiration par une allure trop rapide.


Le site de l’Archipel



Simon Corley

 

 

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