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Péchés mignons (de vieillesse) Paris Théâtre Le Ranelagh 09/02/2005 - et 3*, 4, 7, 8, 9, 10, 11, 14, 15, 16, 18, 21, 22, 24, 25, 28, 29, 30 septembre et 1er, 2, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 13, 14, 15, 16, 19, 20, 21, 22 octobre 2005, 10 (Saujon) et 16 (Montpon-Ménestérol) décembre 2005 Rossinissimo Madrigal de Bordeaux: Eliane Lavail (soprano chef), Christelle Belliveau (soprano coquette), Sandrine Labory (soprano volage), Nadine Gabard (mezzo du Tyrol), Fabienne Fontana (alto cycliste), Christophe Belliveau (ténor coureur), Vassil Roussov (ténor maître-chien), Bernard Caussé (baryton aveugle), Garik Djagarian (basse à bouteille), Elisabeth Thiplouse (pianiste tournante)
Stéphane Alvarez (mise en scène)
Sous le titre «Rossinissimo», l’ensemble vocal Madrigal de Bordeaux dirigé par Eliane Lavail propose au Théâtre Le Ranelagh – à deux pas de Passy, où le compositeur italien résida de 1855 à mort – quarante-deux représentations d’un spectacle de près de deux heures, regroupant dix-huit de ses pièces, dont plus de la moitié tirées des Péchés de vieillesse (1857-1868).
Sous forme de «menu» on ne peut plus rossinien («Entrées amoureuses», «Plats à rire et à pleurer», «Chariot de desserts»), trois parties se succèdent sans interruption, l’effectif (neuf chanteurs et une pianiste) à géométrie variable permettant d’aller de l’ariette (Pompadour, la grande coquette) au dixtuor vocal a cappella (Toast pour le nouvel an): le très fameux (Duetto bouffe des deux chats, Il Carnevale di Venezia, Un sou) et le moins connu alternent, offrant un éventail stylistique assez large, tour à tour encore proche de Mozart ou suggérant déjà Offenbach.
La mise en scène de Stéphane Alvarez, agrémentée par des costumes rutilants et un décor sobre, crée un tableautin pour chaque morceau: si elle ne brille pas par son originalité, elle comporte toutefois des clins d’œil plaisants. Pour ce qui est de la musique, Rossini, bien entendu, ne ménage pas les voix: dès lors, dans l’acoustique très naturelle du Ranelagh, si le baryton Bernard Caussé tire notamment son épingle du jeu, certaines prestations, en revanche, ne paraissent pas pleinement satisfaisantes. En outre, au-delà même de la technique, ces petites merveilles de finesse, souvent d’esprit (auto)parodique, perdent quelque peu à être traitées de façon appuyée (et accompagnées par un piano peu inventif), alors qu’il n’est point besoin de les surjouer: l’humour comme les peines de cœur méritent sans doute davantage de subtilité.
Cela étant, même si sa mise en œuvre paraît donc inégale, le concept demeure astucieux et ne manque pas de charme, à l’image d’un bis inattendu, l’Octuor des chats.
Simon Corley
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