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A la découverte de l’arpegina

Paris
Cité internationale des arts
06/30/2005 -  
Robert Schumann : Märchenbilder, opus 113
Johannes Brahms : Sonate pour alto et piano n° 1, opus 120 n° 1
Marin Marais : Cinq vieilles danses françaises
Franz Schubert : Sonate «Arpeggione», D. 821

Jean-Paul Minali-Bella (alto, arpegina), Véronique Goudin (piano)


Elève de Serge Collot, Bruno Pasquier et Jean Mouillère, ancien soliste de l’Orchestre national de France (1993-1995), Jean-Paul Minali-Bella proposait un récital en deux temps: une première partie dédiée à deux grands classiques de la littérature pour alto – même si le second fut d’abord destiné à la clarinette – puis une seconde partie consacrée à un instrument unique, au sens propre du terme, l’arpegina.


Dans les Märchenbilder (1851) de Schumann, il restitue pleinement l’élan et la générosité mais aussi l’«expression mélodique» requise par le compositeur, ce qui fait d’autant plus regretter une intonation beaucoup trop souvent approximative. A ses côtés, le piano exact de Véronique Goudin ne tire pas toujours parti des teintes chaudes du Bösendorfer. La Première sonate (1894) de Brahms confirme de belles qualités: force et ampleur de l’Allegro appassionato, Andante un poco adagio plus dans la légèreté que dans l’épanchement, Allegretto grazioso assez allant, mais particulièrement réussi, et Vivace final vigoureux.


Avec un musicien qui fut altiste du Quatuor Arpeggione de 1995 à 1999 et dont le concert était produit par Cinquièmes cordes, la suite du programme était évidente: la Sonate «Arpeggione» (1824) de Schubert que, faute de pérennisation de l’instrument éponyme («guitare-violoncelle» à six cordes), l’on confie d’ordinaire principalement au violoncelle ou à l’alto (sans parler de la flûte ou de la clarinette…). Même si sa création n’a pas été motivée par l’oeuvre de Schubert, l’arpegina, conçu en 1996 pour Minali-Bella par le luthier Bernard Sabatier, y trouve par excellence à s’exprimer: se présentant sous la forme asymétrique de deux ellipses qui se rejoignent au niveau du chevalet, cette sorte de grand alto possède en effet une corde supplémentaire (mi grave) qui lui permet de couvrir, sans transposition à l’octave supérieure, toute la tessiture imposée par la partition.


Le résultat est remarquable, ne perdant nullement en agilité (Allegretto final, très enlevé) ce qui est gagné en étendue mais aussi en puissance et même en sonorité, d’une superbe richesse. On comprend donc aisément que des compositeurs tels que Nicolas Bacri aient eu envie d’écrire à la fois pour ce nouvel instrument et pour celui qui en joue, car la musicalité innée de l’arpeginiste (?), qui a enregistré cette Sonate dès 1998, se fonde sur une grande qualité de phrasé, même s’il était ici hélas toujours handicapé par des problèmes récurrents de justesse.


L’arpegina convainc en revanche un peu moins dans Cinq vieilles danses françaises (L’Agréable, La Provençale, La Musette, La Matelotte et Le Basque) de Marin Marais, tirées de différents livres de ses Suites: même si Minali-Bella, parcimonieux en vibrato, s’emploie à ne pas romantiser excessivement le discours et à varier les couleurs (Musette jouée près du chevalet), l’instrument paraît quelque peu bridé dans un tel répertoire.



Simon Corley

 

 

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