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Tout... sauf l’essentiel

Paris
Hôtel de Soubise
06/11/2005 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie, K. 475
Toru Takemitsu : For away
Béla Bartok : En plein air, sz. 81
Franz Liszt : Sonate en si mineur

Kotaro Fukuma (piano)


Du 16 au 30 juillet, Jeunes talents organisera son cinquième «Festival européen» à la salle Rossini de la mairie du IXe arrondissement, avec un concert tous les soirs à 20 heures (précédé, à 12 heures 30, d’une répétition ouverte au public et, à 19 heures, d’une présentation), permettant notamment d’entendre des artistes déjà plus que prometteurs, tels que Jean-Frédéric Neuburger, Lorène de Ratuld, Mu-Ye Wu, le Quatuor Alma... Un avant-goût en sera présenté dès le 21 juin prochain aux Archives nationales (Hôtel de Rohan), à l’occasion de la Fête de la musique. D’ici là, toujours aux Archives nationales (Hôtel de Soubise), l’association propose jusqu’au 2 juillet, chaque samedi à 18 heures 30, un cycle intitulé «Poèmes».


C’est dans ce cadre que se présentait Kotaro Fukuma, vingt-trois ans, issu des classes de Bruno Rigutto et Marie-Françoise Bucquet au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et détenteur d’un premier prix au Concours de Cleveland (2003), qui lui a offert la possibilité d’enregistrer un disque Schumann à paraître ce mois-ci chez Naxos.


Il débute par la Fantaisie en ut mineur (1785) de Mozart, sans la Quatorzième sonate à laquelle elle sert de portique. Techniquement limpide, le jeune Japonais manque hélas de... fantaisie, faisant preuve d’une retenue et d’une sagesse qui ne rendent pas justice au caractère tourmenté de la partition. La précision du trait fait en revanche merveille dans les cinq minutes allusives et raffinées deFor away (1973) de son compatriote Takemitsu.


Cette atmosphère s’apparente d’ailleurs à celle de la quatrième pièce (Musiques nocturnes) de En plein air (1926) de Bartok. Le pianiste ne s’y livre pas davantage, privilégiant une objectivité et une énergie qui seraient idéales dans Prokofiev, d’autant que les doigts ne faiblissent jamais: à ce jeu-là, les pièces extrêmes (Avec tambours et fifres et Poursuite) prennent certes un relief saisissant. Mais globalement, rien ne dépasse; tout y est (couleurs, rythmes, ...), sauf l’essentiel: l’émotion, la poésie, la respiration, la vie.


La seconde partie était intégralement dédiée à un autre Hongrois aux idées neuves, Liszt et sa Sonate en si mineur (1853). Fukuma confirme une maîtrise digitale impressionnante, qu’il met malheureusement au service d’une sonorité percussive, voire brutale, et de tempi parfois précipités, de telle sorte que l’ensemble, plus virtuose que monumental, visionnaire ou échevelé, paraît trop souvent se réduire à un tour de force. Du coup, les passages expressifs paraissent atones, platement phrasés, avec un piano peinant à chanter.


Ce court programme est complété par un bis, le Troisième (en sol bémol) des quatre Impromptus de l’opus 90 (1827) de Schubert, lisse et d’un goût irréprochable.


Le site de Jeunes talents



Simon Corley

 

 

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