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Chopin sur les pianos de son époque

Paris
Cité de la musique
05/29/2005 -  
Frédéric Chopin : Ballades n° 1, opus 23, et 4, opus 52 – Nocturnes, opus 27 – Fantaisie-impromptu, opus 66 – Mazurkas, opus 30 – Concerto pour piano n° 1, opus 11 (version pour piano et quintette à cordes)

Ronald Brautigam (piano) – Quatuor Turner: Alessandro Moccia, Ilaria Cusano (violon), Jean-Philippe Vasseur (alto), Ageet Zweistra (violoncelle) – Axel Bouchaux (contrebasse)


Cinq jours durant, le cycle «Chopin face à l’exil» organisé par la Cité de la musique a notamment permis d’entendre sa musique sur des instruments de son époque, produits par Broadwood, Graf, Erard ou Pleyel. Après Emmanuel Ax, Jean-Claude Pennetier, Patrick Cohen et Alain Planès, c’est Ronald Brautigam qui fermait la marche, devant un Amphithéâtre comble, pour un concert en deux temps.


En première partie, le pianiste néerlandais ouvrait et concluait une sorte de mini-récital par deux ballades, respectivement la Première (1835) et la Quatrième (1842), sur un Erard de 1843. Cette superbe mécanique offre une parfaite capacité d’articulation et de nuances, des graves profonds, un velouté et une puissance mis en valeur par l’approche virtuose de Brautigam: on comprend dès lors aisément que Liszt, qui a joué de cet instrument à Lyon en 1844, ait pu souvent exprimer son admiration pour le travail du facteur français.


Plus étriqué malgré un moelleux et une force indéniables, le Pleyel de 1830, également issu du Musée de la musique, pâtit nécessairement de la comparaison. S’il ne favorise certes pas, dans les deux Nocturnes de l’opus 27 (1835), le legato et les tempi lents, il n’est pas non plus aidé par le jeu assez raide et précipité de Brautigam dans la Fantaisie-impromptu (1834) et les quatre Mazurkas de l’opus 30 (1837): tant qu’à essayer de «reconstituer» une interprétation, il aurait peut-être fallu se souvenir que tous les témoignages concordent pour dire que Chopin usait volontiers du rubato.


En seconde partie, le Premier concerto (1830) était donné tel que Paris put l’entendre pour la première fois en 1832, c’est à dire avec le seul accompagnement d’un quintette. Le Pleyel démontre à nouveau ses limites: comme il peine à s’imposer derrière ces quelques cordes, force est de se demander ce qu’il pouvait en être face à un orchestre de quarante à cinquante musiciens. Cela étant, Brautigam, qui assure le continuo pendant les tutti, fait ici preuve de davantage de souplesse et d’un beau toucher, soutenu, après un départ difficile, par le Quatuor Turner et le contrebassiste Axel Bouchaux.



Simon Corley

 

 

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