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Hommage à Olivier Greif

Paris
Conservatoire national supérieur d’art dramatique
05/21/2005 -  
Gabriel Fauré : Elégie, opus 24 – Romance, opus 69 – Papillon, opus 77 – Quatuor avec piano n° 1, opus 15 (+)
Olivier Greif : Sonate pour deux violoncelles «The Battle of Agincourt» (# +)
Maurice Ravel : Sonate pour violon et violoncelle (#)

David Grimal (violon), Michel Michalakakos (alto), Henri Demarquette (#), Raphaël Pidoux (+) (violoncelle), Alexandre Gasparov (piano)


Après avoir mis en valeur Connesson, Escaich puis Dutilleux, le Festival Musikalia, créé par Henri Demarquette et Alexandre Gasparov, consacre sa sixième édition, du 20 au 22 mai dans le cadre magnifique du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, à Olivier Greif, marquant ainsi le cinquième anniversaire de la disparition subite du compositeur, le 13 mai 2000, à l’âge de cinquante ans: à trois copieux programmes de musique de chambre comportant chacun l’une de ses oeuvres et présentés par François Castang s’ajoutent la création d’un conte musical commandé à Anne-Olga de Pass dans le cadre des activités de «Musikajeun’s», La Lune de l’enfant-roi, ainsi que l’exposition de tableaux d’un artiste très proche de Greif, Etienne Yver.


La deuxième soirée de musique de chambre débutait par un bouquet de pièces brèves pour violoncelle et piano de Fauré: Raphaël Pidoux, accompagné par Alexandre Gasparov, donne successivement la fameuse Elégie (1880), digne et sans larmoyer, puis une Romance point trop sucrée (1894) et un Papillon (1884) servi par une belle clarté d’articulation.


La Sonate pour deux violoncelles (1995/1996) de Greif, sous titrée The Battle of Agincourt, est fondée sur un chant datant de cet épisode de la Guerre de cent ans: apparaissant dès le premier mouvement, il fait l’objet d’une ample série de variations dans le final. Mais au-delà de cette référence historique, la citation, dans le mouvement lent, d’un chant du ghetto de Varsovie indique explicitement que ce mélange de déploration et d’ironie, traduit, chez ce fils d’un rescapé d’Auschwitz, une préoccupation plus actuelle et un sentiment plus personnel, rappelant le Huitième quatuor de Chostakovitch, dénonciation de tous les conflits. Adoptant une structure classique en quatre parties d’une durée d’une demi-heure, l’oeuvre se caractérise par une remarquable habileté d’écriture, les deux violoncelles jouant tour à tour en écho, en relais, en dialogue ou en contrepoint. Henri Demarquette et Raphaël Pidoux y déploient un engagement qui emporte la conviction du public.


Autre personnalité marquée par la guerre, Ravel – auquel Greif avait élevé un Tombeau pour le centenaire de sa naissance – était représenté par l’une de ses partitions les plus injustement négligées, la Sonate pour violon et violoncelle (1922). Ici, point de Ravel délicat ou fragile, tant celui-ci n’a jamais semblé aussi proche des trublions de ces années 1920, Groupe des six, Hindemith, Kodaly ou Schulhoff. Sacrifiant quelque peu la précision à la fougue, David Grimal et Henri Demarquette rendent pleinement justice à l’intensité du propos, suggérant dès lors un rapprochement inattendu avec le climat de la Sonate de Greif.


Retour à Fauré pour conclure, avec son Premier quatuor avec piano (1879/1883): loin du cliché d’un Fauré «féminin», les musiciens, dont se détache le violoncelle techniquement et stylistiquement exact de Raphaël Pidoux, en offrent une interprétation dense, symphonique, d’une chaleur évoquant Brahms.


Le site du Festival Musikalia



Simon Corley

 

 

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