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Tiède

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/20/2005 -  et 21 mai 2005 (Grenoble)
Joseph Haydn : Symphonie n° 101 «L’Horloge»
Serge Prokofiev : Concerto pour violon n° 2, opus 63
Jean Sibelius : Symphonie n° 5, opus 82

Frank Peter Zimmermann (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Andrew Davis (direction)


L’Orchestre philharmonique de Radio France a pris l’heureuse initiative d’inviter Andrew Davis, moins connu mais non moins anobli que son homonyme (Sir) Colin – partenaire régulier, quant à lui, de l’Orchestre national – et dont les apparitions parisiennes demeurent peu fréquentes. Mais (Sir) Andrew, que l’on pourra revoir dès le 24 mai au Théâtre du Châtelet à la tête de l’Orchestre Philharmonia, n’en avait pas moins choisi de se frotter à deux des compositeurs d’élection – Haydn et Sibelius – de son illustre compatriote et aîné.


De la Cent unième symphonie «L’Horloge» (1794), le directeur musical du Lyric opera de Chicago donne une lecture sage et équilibrée, peu révolutionnaire, ménageant aussi bien, par sa robustesse et ses tempi modérés, la chèvre baroquisante que le chou romantisant. Dans cet exercice de haute précision qui ne pardonne aucune faiblesse de la part des musiciens, se détachent principalement les interventions de Thomas Prévost (flûte) et de Chantal Colas-Carry (basson).


Frank Peter Zimmermann était ensuite le soliste du Second concerto pour violon (1935) de Prokofiev: bien loin d’être lié par la partition qu’il a placée devant lui, il se déploie sur tout l’espace dont il dispose sur scène, exhortant sans relâche l’orchestre à le suivre et ne pouvant réprimer des trépignements des pieds. Mais le violoniste allemand ne s’en tient pas à cet engagement intense: faisant jouer pleinement les contrastes, sa finesse tranchante et percussive laisse place, dès qu’une phrase de caractère lyrique le lui permet, à des glissandi expressifs très appuyés, adoptant ainsi un jeu (délibérément?) suranné qui renvoie en même temps au romantisme débordant de Roméo et Juliette, exactement contemporain. Si son bis, la Sarabande de la Deuxième partita de Bach, ne brille pas par son originalité, sa vision se révèle en revanche tout sauf routinière: loin de toute solennité compassée, il restitue à ce morceau son caractère de danse, riche de sonorités variées, de l’épuré au moelleux.


Même si c’était à nouveau la Cinquième (1915/1919), il n’y avait pas moins lieu de se réjouir de pouvoir entendre une fois au cours de cette saison une symphonie de Sibelius dans la capitale. Aussi peu radicale qu’idiomatique, l’approche au premier degré du chef britannique, dispensant davantage d’énergie que de tension, présente toutefois le mérite de bien souligner les contours du texte, d’autant qu’elle est servie par de belles qualités instrumentales, aussi bien individuelles (basson et trompettes dans le premier mouvement) que collectives (couleurs des bois dans l’Andante mosso, quasi allegretto central).



Simon Corley

 

 

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