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Roméo et Juliette dans une langue étrangère

München
Nationaltheater
04/23/2005 -  et les 29* avril, 3 et 5 mai 2005

Charles Gounod: Roméo et Juliette


Rolando Villazon*/Massimo Giordano (Roméo), Angela-Maria Blasi (Juliette), Anna Bonitatibus (Stéphano), Heike Grötzinger (Gertrude), Manolito Mario Franz*/Francesco Petrozzi (Tybalt), Christian Rieger (Mercutio), Günter Papendell (Pâris), Nikolay Borchev (Grégorio), Maurizio Muraro (Frère Laurent), Steven Humes (le Duc)


Choeur du Bayerische Staatsoper (Andrés Máspero, préparation), Orchestre du Bayerische Staatsoper, Frédéric Chaslin (direction musicale), Andreas Homoki (mise en scène)


Propulsé au rang de star de l’opéra depuis son concert au Théâtre des Champs-Elysées, Rolando Villazon est désormais acclamé partout. A Munich, il a été carrément ovationné par le public, mais quelques huées se sont néanmoins fait entendre, timidement il est vrai. Force est de constater en effet que la prestation du ténor mexicain n’a pas été irréprochable. Son deuxième CD l’avait déjà laissé deviner: le français n’est pas le fort du chanteur, qui, en trois heures de représentation, n’a pas prononcé un seul mot compréhensible. Difficile, dans ces conditions, de goûter pleinement à sa performance. Certes, son engagement scénique et sa crédibilité en Roméo font merveille, d’autant que son allure de grand adolescent convient parfaitement à la mise en scène, la voix est capable de belles nuances, la ligne de chant est parfaitement maîtrisée et les aigus sont atteints sans difficulté. Malgré tout, l’impression globale reste mitigée. Et dire qu’en moins d’un mois, Villazon aura enchaîné trois rôles français (outre Roméo, Faust et Hoffmann) entre Munich et Vienne. On compte sur son professionnalisme pour qu’il suive les conseils d’un coach. Et rendez-vous est déjà pris dans une année très exactement, à Vienne, où il endossera à nouveau les habits de Roméo aux côtés d’Anna Netrebko.


Il est vrai que les autres chanteurs de la distribution ne maîtrisent pas mieux le français, ce qui donne la très désagréable sensation d’écouter Roméo et Juliette chanté dans une langue étrangère! Pour le reste, Angela-Maria Blasi campe une Juliette pleine de charme et de malice, mais la voix semble déjà un peu lourde pour le rôle et connaît de sérieux problèmes d'intonation dans les aigus. Anna Bonitatibus, avec ses graves riches et chauds, confirme la bonne impression faite à à Zurich dans Giulio Cesare. Mis à part le Mercutio de Christian Rieger, le reste du plateau vocal est indigne, dans ce répertoire, d’une scène de l'importance de Munich.


La production d’Andreas Homoki, créée en mai 2004, est originale à plus d’un titre, et parfaitement convaincante. Le drame est transposé dans les années 1950, où les élèves de deux écoles rivales s’affrontent. Les décors (Gideon Davey) sont composés de stylos et de crayons géants (qui font aussi office d'armes pendant les combats!), de gros livres et cahiers, avec un centre du plateau un immense pupitre renversé, qui sert aussi à la scène du balcon. Les couleurs vives dominent: rouge, bleu, vert, jaune... Les personnages sont très jeunes et portent l'uniforme de leur établissement. Roméo et Juliette est ici non seulement une histoire d’adolescents, mais aussi un songe: c'est au cours d'un rêve que Roméo vit son histoire d’amour. Dans la fosse, Frédéric Chaslin fait vibrer le drame dans sa direction musicale, malgré quelques imprécisions.




Claudio Poloni

 

 

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