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Autour de Leon Fleisher

Fontainebleau
Château (Salle de la Belle cheminée)
04/23/2005 -  
Franz Schubert : Fantaisie pour piano à quatre mains, D. 940
Maurice Ravel : La Valse (transcription Lucien Garban)
Gaspar Cassado : Suite pour violoncelle
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 2, opus 26

Sara Bitlloch (violon), Emmanuel Haratyk (alto), Gary Hoffman (violoncelle), Leon Fleisher, Katherine Jacobson (piano)


Parmi ses nombreuses activités, et avant ses sixièmes «Rencontres musicales» (du 7 mai au 19 juin prochain), ProQuartet organise des concerts au château de Fontainebleau. Parmi les habitués, Leon Fleisher, qui, après une longue éclipse de la main droite et une carrière de pédagogue ainsi que de chef d’orchestre, a retrouvé, à l’âge de soixante-dix-sept ans, tous ses moyens pianistiques, comme le montrait la «carte blanche» qui lui était ici accordée.


A quatre mains avec Katherine Jacobson, qui fut son élève et qui enseigne maintenant avec lui au Conservatoire Peabody (Baltimore), il joue d’abord la Fantaisie en fa mineur (1828) de Schubert. Un démarrage sec fait craindre le pire, mais s’impose rapidement une conception certes peu… fantaisiste, mais, au contraire, unitaire et objective, refusant les effets décoratifs ou théâtraux, très droite, jamais alanguie. Si Ravel a, dans un premier temps, écrit La Valse (1920) pour piano puis pour deux pianos, des versions que l’on a parfois l’occasion d’entendre au concert ou au disque, c’est Lucien Garban, pilier des éditions Durand, qui en a réalisé la transcription pour quatre mains. Si elle met en valeur ce remarquable travail d’adaptation, l’interprétation, irrégulière et saccadée, raide et exagérée, ne semble pas toujours en phase avec l’esprit de ce «poème chorégraphique».


Dans sa Suite pour violoncelle seul (1926), Gaspar Cassado (1897-1966) n’affiche pas l’ambition qu’avaient par exemple Ysaÿe ou Britten de se placer dans la descendance de Bach: géographiquement bien identifiable, notamment par sa Sardana centrale, mais sans tomber dans la carte postale, cette musique de virtuose écrite par un virtuose trouve, en Gary Hoffman, un autre virtuose qui, quatorze minutes durant, fascine par une rondeur, une puissance, une solidité et une précision luxueuses.


En seconde partie, Sara Bitlloch et Emmanuel Haratyk se joignaient à Fleisher et Hoffman pour le Deuxième quatuor avec piano (1861) de Brahms. Le pianiste américain, qui, dès 1958 et 1962, a laissé des versions de référence des deux Concertos pour piano sous la direction de Szell, a conservé toutes les qualités requises pour rendre justice au style brahmsien: une énergie qui rapproche parfois cette œuvre des plus turbulents Premier quatuor avec piano ou Quintette avec piano, un refus des effusions faciles et une sonorité somptueuse sans être sirupeuse, avec des basses exceptionnellement chaleureuses et vivantes. Trop négligée, sans doute en raison de son ampleur (près de cinquante minutes), la partition retrouve ici toutes ses couleurs, depuis le caractère symphonique de l’Allegro non troppo jusqu’aux rebonds dansants de l’Allegro final, en passant par l’expression sans concessions du Poco adagio et l’atmosphère schubertienne du Scherzo.



Simon Corley

 

 

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