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Cross-over

Paris
Théâtre Mogador
04/02/2005 -   et 2 (Noisy-le-Grand) et 3 (Le Blanc-Mesnil) avril 2005
Maurice Ravel : Boléro – Tzigane
Camille Saint-Saëns : Havanaise, opus 83 – Introduction et Rondo capriccioso, opus 28
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9
Ambroise Thomas : Raymond (Ouverture)

Gilles Apap (violon)
Orchestre Pasdeloup, Jérôme Pillement (direction)


Comme l’on pouvait s’y attendre, Gilles Apap a, une fois de plus, dynamité le rituel du concert, insérant ses interventions personnelles entre les morceaux symphoniques et pièces concertantes d’un traditionnel samedi chez Pasdeloup.


Curieusement placé en début de programme, Boléro (1928) de Ravel déçoit, malgré une progression bien menée et un tempo bien tenu, par des soli inégaux. Mais Jérôme Pillement, premier chef invité permanent de l’Orchestre national de Montpellier, tire ensuite le meilleur des musiciens dans des ouvertures que l’on n’entend pas si souvent, voire plus du tout: d’abord celle du Carnaval romain (1838/1844) de Berlioz, vivante, élancée et enlevée, jamais tapageuse, après un introduction bien chantante; ensuite celle de Raymond (1851) d’Ambroise Thomas, une musique qui, entre Guillaume Tell et Cavalerie légère, a fait la joie de générations de mélomanes.


La prestation de Gilles Apap en tant que soliste dérive peu à peu: dans les deux œuvres de Saint-Saëns, le contraste est déjà grand entre la relative sagesse de la Havanaise (1887) et le fléchissement tant technique – avec des imprécisions multiples – qu’interprétatif – entre sentimentalisme et clins d’œil – de l’Introduction et Rondo capriccioso (1863). Mais dans Tzigane (1924) de Ravel, les libertés avec l’esprit et même la lettre de la partition, assorties de déhanchements aussi bien musicaux que corporels, n’ont plus d’autre justification qu’un désolant cabotinage.


Cela étant, le violoniste constitue à lui-même un spectacle dans le spectacle: il fait son entrée en s’avançant lentement tout en jouant l’Allemande et la Courante de la Première partita de Bach, puis une gigue et une improvisation de style «jazzy», mais son instrument ne semble pas lui suffire, puisque chacun des éléments de ce large bouquet stylistique est agrémenté d’ajouts extérieurs: ligne de basse marmonnée à la Glenn Gould, talon des bottes marquant le rythme et sifflotement accompagnant la mélodie. Parcourant la scène de long en large, sollicitant ostensiblement l’adhésion du chef ou de certains pupitres, Apap, sorte de (Nigel) Kennedy post-hippie, est rejoint par l’accordéoniste Myriam Lafar pour un after bon enfant: une Sicilienne de Maria-Teresa Paradies, le dernier mouvement de L’Eté des Quatre saisons de Vivaldi puis, accompagnés par les cordes de l’orchestre, de nouvelles incursions vers les musiques traditionnelles d’Irlande et d’Europe centrale.



Simon Corley

 

 

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