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Nina Stemme illumine La Walkyrie

Napoli
Teatro San Carlo
03/24/2005 -  et les 26* et 30 mars ainsi que les 3 et 6 avril 2005

Richard Wagner: Die Walküre


Christopher Ventris (Siegmund), Petra Lang/Nina Stemme* (Sieglinde), Kristinn Sigmundsson (Hunding), Peteris Eglitis (Wotan), Jane Casselman (Brünnhilde), Lioba Braun (Fricka), Sofia Mitropoulos (Gerhilde), Margherita Tomasi (Ortlinde), Margarete Joswig (Waltraute), Claudia Rüggeberg (Schwertleite), Inka Rinn (Helmwige), Gundula Schneider (Siegrune), Annette Jahns (Grimgerde), Julia Oesch (Rossweisse)

Orchestre du San Carlo, Jeffrey Tate (direction musicale), Federico Tiezzi (mise en scène)


C’est dans une salle à moitié vide qu’a eu lieu la deuxième représentation de La Walkyrie à Naples. Wagner est-il si impopulaire en Italie ou la désaffection du public était-elle due aux vacances de Pâques? Quoi qu’il en soit, les absents ont eu tort car le San Carlo a présenté un spectacle de très haute tenue musicale.


L’affiche valait surtout par la présence de Nina Stemme en Sieglinde. Si la chanteuse suédoise, souffrante, a déclaré forfait pour la première, elle n’a pas déçu par la suite. Sa voix, plus lyrique que dramatique, est une véritable bénédiction pour Wagner, car elle lui permet de chanter sans hurler. Un legato époustouflant, une tessiture impressionnante, allant d’aigus radieux à des graves sonores dignes d’une mezzo, un chant tout en nuances et en finesse, on comprend mieux dans ces conditions pourquoi elle a été choisie par Placido Domingo et Antonio Pappano pour la prochaine intégrale de Tristan und Isolde, Isolde qu’elle chantera d’ailleurs cet été à Bayreuth. A ses côtés, Christopher Ventris a fait preuve de beaucoup d’aplomb en Siegmund, fougueux et sensible à la fois. Disposant de moyens vocaux considérables, le ténor britannique s’affirme aujourd’hui comme l’un des meilleurs titulaires du rôle, d’autant que son allemand s’est nettement amélioré. Autre luxe de cette distribution: le Hunding de Kristinn Sigmundsson, à l’allure et à la voix proprement effrayantes. La Fricka de Lioba Braun a capté l'attention par sa détermination et son abattage de femme négligée, alors que le Wotan de Peteris Eglitis et la Brünnhilde de Jan Casselman paraissaient plus en retrait, en raison surtout d’un manque de volume dans la voix.


La réussite du spectacle doit beaucoup à la baguette experte de Jeffrey Tate, qui vient d’être nommé directeur musical du San Carlo. Le chef anglais a effectué avec les musiciens un travail en profondeur, offrant une lecture analytique de la partition qui en fait clairement ressortir chaque détail et chaque nuance, afin de la rendre compréhensible et familière au public. Un seul regret: le choix de tempi plutôt lents a porté préjudice à la tension dramatique de l’ensemble de la soirée. Un parti pris dicté peut-être par la mise en scène terriblement statique de Federico Tiezzi, faite de mouvements lents, de regards intenses et de gestes sobres, un condensé en quelque sorte de très belles images, dans un cadre épuré au centre duquel se dresse une immense structure métallique (décors de Giulio Paolini) et baigné dans de superbes nuances de couleurs (lumières de Luigi Saccomandi), mais sans véritables idées maîtresses ni direction d’acteurs à proprement parler, les chanteurs se contentant, comme souvent, de se placer sur le devant de la scène. Un spectacle donc essentiellement musical, auquel les spectateurs ont néanmoins réservé un accueil enthousiaste.




Claudio Poloni

 

 

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