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Autogestion

Paris
Maison de Radio France
03/25/2005 -  
Leos Janacek : Suite pour cordes
Joseph Haydn : Concerto pour violoncelle n° 1, Hob.VIIb.1
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48

Gautier Capuçon (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Elisabeth Balmas (premier violon solo et direction)


Suite à la défection de Peter Oundjian, l’Orchestre philharmonique de Radio France a été contraint de se livrer à une expérience autogestionnaire, confiant la direction de ce concert à son premier violon solo, Elisabeth Balmas. Rien d’inédit, certes, pour un programme donné en formation de chambre, tant les ensembles jouant sans chef n’étonnent plus, même au-delà du répertoire baroque, mais, à la différence de ces ensembles, le Philhar’ n’est évidemment pas habitué à se produire de la sorte. Cela étant, on ne doutait guère, à vrai dire, de la capacité des musiciens à se prendre en charge et à s’adapter à cette nouvelle donne et, bien qu’Elisabeth Balmas soit restée en retrait tout au long de la soirée et même si tout ne fut sans doute pas parfait, la soirée s’est cependant déroulée dans des conditions globalement satisfaisantes.


Si les titres de ses six mouvements se référaient initialement au modèle XVIIIe, comme la Suite «Au temps de Holberg» de Grieg, la Suite pour cordes (1877) de Janacek ne constitue en rien un pastiche, mais traduit plutôt les influences de Wagner et celle de Dvorak, son aîné de treize ans, dont il venait de diriger la toute récente Sérénade pour cordes. Première oeuvre symphonique du compositeur morave, elle démontre surtout une originalité déjà bien affirmée, culminant dans deux magnifiques adagios.


Dans le Premier concerto pour violoncelle (vers 1762-1765) de Haydn, Gautier Capuçon – qui l’a déjà gravé pour Virgin avec l’Orchestre de chambre Mahler et Daniel Harding – fait preuve d’une superbe technique: pureté de la sonorité, clarté de l’articulation et perfection des aigus, particulièrement sollicités. Mais le jeune Français va bien au-delà, conjuguant excès baroques et expression romantique (Moderato), simplicité et subtilité (Adagio), avant de se lancer tête baissée dans le fameux Allegro molto, virtuose et rebondissant à souhait, nerveux et frénétique, presque précipité.


A propos de sa Sérénade pour cordes (1880), lointainement inspirée, comme la Suite de Janacek, par les modèles classiques, Tchaïkovski a indiqué que «plus l’effectif de l’orchestre à cordes sera nombreux, plus cela correspondra au désir de l’auteur», mais les vingt-neuf cordes sonnent ici comme si elles étaient le double. Un chef aurait peut-être obtenu davantage de liant et de souplesse, mais ces conditions inhabituelles n’incitent nullement les musiciens à une quelconque réserve interprétative et ne portent préjudice ni à l’équilibre entre pupitres, ni à la mise en valeur des progressions, ni au lyrisme expansif de la partition.



Simon Corley

 

 

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