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L’opéra des fantômes

Paris
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines
03/12/2005 -  et 18 (Corbeil-Essonnes), 23 (Chaville) et 25 (Nanterre) mars 2005
Benjamin Britten : The Turn of the screw, opus 54

Orla Boylan (la Gouvernante), Michael Bennett (le Prologue/Peter Quint), Maria Soulis (Mrs. Grose), Rayanne Dupuis (Miss Jessel), Antoine Caffin (Miles), Lola André (Flora)
Ensemble Fa, Dominique My (direction)


Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines offrait la première de quatre représentations franciliennes du Tour d’écrou (1954) de Britten, une production de l’Ensemble Fa soutenue par l’Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France). Pour cette version de concert avec surtitrage, la «mise en espace» annoncée consiste simplement à faire évoluer les personnages, sobrement costumés, au premier plan, devant les musiciens. Mais le dépouillement ne nuit nullement à cet opéra de chambre hors normes, associant une structure musicale aussi solide que celle du Château de Barbe-Bleue ou de Wozzeck à un livret qui cultive l’énigme et l’allégorie. Les quelques indications de jeu semblent toutefois privilégier une interprétation, au demeurant incontestable, tendant à considérer les enfants comme les victimes des anciens domestiques.


Cette orientation trouve un écho dans la Gouvernante hiératique mais un peu terne d’Orla Boylan. Incarnation plus humaine, Maria Soulis (Mrs. Grose) déploie un timbre superbe sur l’ensemble de sa tessiture. Merveilleusement souple, Michael Bennett (Peter Quint) possède véritablement la voix du rôle et forme avec Rayanne Dupuis (Miss Jessel) un duo à la fois séduisant et inquiétant. Issus de la Maîtrise de Radio France, les enfants tirent remarquablement leur épingle du jeu: Antoine Caffin (Miles) joue de l’étrangeté d’une sonorité mate et voilée tandis que Lola André fait preuve de davantage d’assurance vocale et théâtrale. L’Ensemble Fa, dirigé depuis les claviers (piano et célesta) par Dominique My, s’acquitte méticuleusement de sa tâche, le moindre de ses mérites n’étant pas de refuser de voler la vedette aux chanteurs.



Simon Corley

 

 

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