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Requiem da camera Paris Théâtre Mogador 02/26/2005 - Felix Mendelssohn : Quintette n° 1, opus 18 (#) – Quatuor n° 6, opus 80
Philippe Aïche, Philippe Balet (violon), Nicolas Carles, Chihoko Maupetit (#) (alto), Emmanuel Gaugué (violoncelle)
Pour le septième des neuf concerts consacrés, jusqu’au 18 mars par les artistes de l’Orchestre de Paris à la musique de chambre de Mendelssohn, en coproduction avec le Musée d’Orsay et les Concerts de midi en Sorbonne, les deux oeuvres programmées, bien qu’appartenant à des époques très éloignées, avaient pour point commun d’être marquées, en tout ou partie, par la disparition d’êtres proches du compositeur.
Le deuxième mouvement du Premier quintette (1826) fut ainsi remplacé, pour sa création parisienne en 1832, par un Intermezzo dans lequel Mendelssohn se souvient du violoniste Eduard Rietz, dédicataire et créateur de son Octuor. Plus nostalgique que tragique, cet Andante sostenuto est encadré par des morceaux dans lesquels la position de Mendelssohn – entre Haydn (ou le premier Beethoven), d’une part, et Brahms, également auteur de deux quintettes, d’autre part – apparaît clairement, justifiant ainsi pleinement l’intitulé de ce cycle de manifestations («Mendelssohn et la naissance du romantisme»): importance des développements contrapuntiques (Allegro con moto initial) ou fugués (Scherzo, Allegro vivace final), mais aussi des ombres et des modulations de caractère nettement plus romantique. Dans cette partition difficile et de grande ampleur (une demi heure), les cordes réunies autour de Philippe Aïche, l’un des deux premiers violons soli de l’orchestre, font preuve d’une finesse remarquable.
Changement de climat avec le Sixième quatuor (1847), véritable cri – à l’image du Second quatuor de Smetana – d’un Mendelssohn qui ne se relèvera pas du décès de sa soeur Fanny. Les musiciens s’adaptent dès l’Allegro vivace assai à cette expression inhabituellement rauque et tranchante, même si, dans l’Allegro assai qui tient lieu de scherzo, ils rendent davantage justice aux demi teintes brahmsiennes du Trio central qu’à l’urgence expressive de la partie principale. Retenu autant qu’intense, l’Adagio laisse la place à un Allegro molto final parfaitement fulgurant. Le public, toujours aussi fidèle à ces rendez vous du samedi matin, est ravi.
Simon Corley
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