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Eurydice au paradis Paris CNSM 02/12/2005 - et 14, 15 février 2005 Jacques Offenbach : Orphée aux enfers Sébastien Guèze (Orphée), Dorothée Lorthiois (Eurydice), Mathieu Cabanès (Aristée/Pluton), Marie Gautrot (L’Opinion publique), Michaël Mardayer (Mercure/Un Licteur), Arnaud Guillou (Cerbère/Un Conseiller municipal), Marc Scoffoni (Jupiter), Li-Chin Huang (Junon), Violaine Kiefer (Vénus), Shigeko Hata (Diane), Marion Sicre (Minerve), Avi Klemberg (John Styx), Juri Djatsenko (Mars/Caron)
Orchestre du Conservatoire National Supérieur de Paris, Alain Altinoglu (direction)
François de Carpentries (mise en scène)
On suit avec le plus grand intérêt depuis plusieurs années les opéras que présentent, une fois l’an, les étudiants du Conservatoire National Supérieur de Paris (www.cnsmdp.fr), on y découvre en effet à chaque fois des voix prometteuses que l’on retrouve souvent ensuite sur les grandes scènes (citons Amel Brahim-Djelloul, François Lis, Marc Mauillon pour ces deux dernières années). Cette année un nom aura immanquablement marqué les esprits : Dorothée Lorthiois. Formidable Eurydice, elle bénéficie d’un joli timbre et de moyens vocaux exceptionnels, sachant faire preuve de subtilité, de souplesse et aussi de puissance. Mais il faut aussi retenir les noms de Sébastien Guèze, Orphée d’une grande aisance vocale, et de Marc Scoffoni, excellent Jupiter. Dans des interventions moins imposantes, Mathieu Cabanès (Aristée/Pluton) et Violaine Kiefer (Vénus) se sont également révélés très intéressants.
Comme toujours, ce sont des artistes confirmés qui «portent» cette production, avec Alain Altinoglu (un ancien de la maison, qui y enseigne désormais) qui commence une belle carrière de chef d’orchestre, et François de Carpentries, un metteur en scène actif à La Monnaie de Bruxelles. Intelligente et malicieuse, la mise en scène situe l’action dans une station de métro s’ouvrant sur de multiples décors qui s’appelle successivement Porte des Lilas, Champs-Elysées, D’Enfer’Rochereau, et Père Lachaise, de façon à suivre l’action (le passage du Styx se fait dans une rame de métro) ! Retrouvant toute l’ironie de l’œuvre et réalisant quelques «actualisations» en clin d’œil, la réussite est totale. On espère voir plus souvent ce metteur en scène à Paris, ainsi que les chanteurs qui firent de cette soirée un grand moment d’opéra.
Philippe Herlin
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