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Deux stades du romantisme Paris
Sorbonne (Amphithéâtre Richelieu)
01/28/2005 -
Joseph Haydn : Quatuor n° 35, opus 20 n° 5
Felix Mendelssohn : Quatuor n° 5, opus 44 n° 3
Gilles Henry, Caroline Vernay (violon), Estelle Villotte (alto), Aurélien Sabouret (violoncelle)
Dans le cadre des «Concerts de midi» de la Sorbonne, toujours présentés avec entrain par Jean-Pierre Bartoli, la suite du cycle consacré à la musique de chambre de Mendelssohn mettait à nouveau en vedette les musiciens de l’Orchestre de Paris, qui coproduit cette série avec le Musée d’Orsay. Deux stades du romantisme germanique étaient ici représentés: les premiers émois du Sturm und Drang, puis le plein épanouissement de ce courant.
Dans le sombre Trente-cinquième quatuor (1772) de Haydn, cinquième de l’opus 20, les musiciens, observant toutes les reprises, évitent l’écueil de l’austérité aussi bien que celui de l’affectation, mais au prix d’une trop grand sagesse, qui ne rend pas pleinement justice au caractère révolutionnaire et tourmenté du propos. Lent et appuyé, l’Adagio laisse ainsi la place à une fugue finale qui semble errer sans but.
Le Cinquième quatuor (1838) de Mendelssohn, troisième de l’opus 44, recourt également à la fugue dans son Scherzo. Pour cette seconde œuvre, les violons ont échangé leurs pupitres, ce qui se révèle bénéfique en termes de justesse, mais moins satisfaisant pour l’équilibre et la cohésion de l’ensemble. Cela étant, l’élan – presque beethovénien (rappelant le début de la Cinquième sonate pour violoncelle et piano) – de l’Allegro vivace aussi bien que le caractère aventureux du Scherzo ou la profondeur d’expression déjà brahmsienne de l’Adagio non troppo sont parfaitement restitués, avant le jaillissement spectaculaire du Molto allegro con fuoco.
Simon Corley
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