About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Tout pour la musique

Geneva
Bâtiment des Forces Motrices
01/20/2005 -  et les 21, 23, 25*, 27, 29, 31 janvier et les 2 et 3 février 2005
Claudio Monteverdi: L’Orfeo
Victor Torres (Orfeo), Katia Velletaz (Musica/Euridice), Marie-Claude Chappuis (Speranza), Carlo Lepore (Caronte), Marisa Martins (Proserpina), Luigi De Donato (Plutone), Valentina Kutzarova (Messaggera), Fulvio Bettini (Apollo), Emiliano Gonzalez-Toro (Pastore I/Spirito I), Pascal Bertin (Pastore II), Leif Aruhn-Solen (Pastore III/Spirito II), Phillip Casperd (Pastore IV/Spirito III), Fosca Aquaro (Ninfa)

Mise en scène, décors et lumières: Philippe Arlaud. Costumes: Andrea Uhmann. Chorégraphie: Anne-Marie Gros. Ensemble Il Giardino Armonico, Chœur du Grand Théâtre (préparation: Ching-Lien Wu). Direction musicale: Giovanni Antonini et Luca Pianca. Direction d’orchestre: Giovanni Antonini.


C’est un fait entendu, plus aucun metteur en scène ne songerait aujourd’hui à imaginer L’Orfeo dans un décor de verts pâturages remplis de nymphes et de bergers jouant du pipeau. De là pourtant à vouloir transposer l’action du chef-d’œuvre de Monteverdi dans les années 1950, avec force couleurs vives, accessoires kitsch et danses endiablées, il y a un fossé énorme. Que n’a pas hésité à franchir Philippe Arlaud, s’attirant les foudres du public genevois, à en juger par les huées qui ont accueilli le Français le soir de la première ou par le nombre de spectateurs quittant la salle à l’entracte lors des représentations suivantes.


Dès le départ, le ton est donné, si on peut dire, puisque le spectacle débute par un étrange prologue, sorti tout droit de l’imagination d’Arlaud, mais apparemment sans aucun rapport avec le livret. En première partie, les noces d’Orphée et d’Eurydice sont le prétexte à une fête campagnarde au cours de laquelle un nombre impressionnant de personnages s’agitent sur scène. Si la transposition peut sembler incongrue (on ne voit pas en tout cas ce qu’elle peut apporter à la compréhension de l’ouvrage), force est néanmoins de constater que le parti pris est cohérent dans ses extravagances. Les choses se gâtent après la pause, laissant au spectateur la désagréable impression que cette fois le metteur en scène n’a pas réussi à calmer ses délires: le décor s’est transformé en cabaret aux lumières crues, dans lequel de sublimes entraîneuses rivalisent de séduction devant des mafieux de service. Pour percevoir ne serait-ce qu’une once de la poésie de l’ouvrage, il faudra repasser!


La distribution vocale est d’un niveau très moyen, en tout cas pour les standards genevois. Seuls se détachent l'Orfeo de Victor Torres, dont la prestance vocale est éblouissante, même si son inadéquation stylistique lui a valu quelques manifestations de réprobation de la part du public, ainsi que l’Apollon de Fulvio Bettini, au grave sonore et chaud. Reste la musique, heureusement. Dirigés avec beaucoup de sensibilité par Giovanni Antonini, les instrumentistes du Giardino Armonico rendent parfaitement justice à la partition de Monteverdi, en en rendant rythmes et couleurs. A près de 400 ans, cette musique garde toute sa force d’évocation.


Une nouveauté à signaler au Grand Théâtre de Genève: les conférences de présentation des ouvrages sont désormais disponibles sur CD. Une excellente initiative!




Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com