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L’Italie symphonique Metz Arsenal 01/12/2005 - Gioacchino Rossini : La Pie voleuse, ouverture
Niccolo Paganini : Concerto pour violon n° 1
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu
Hilary Hahn (violon)
Orchestre Symphonique de Milan Giuseppe Verdi, Eiji Oue (direction)
Dans une Italie entièrement dédiée à l’art lyrique, la tradition symphonique n’a jamais été très vivace et sa notoriété a rarement dépassé les frontières, hormis, mais timidement, l’Académie Sainte Cécile de Rome. Fondé en 1993 et pris en main en 1999 par Riccardo Chailly, l’Orchestre Symphonique de Milan, auquel on a accolé le nom de Giuseppe Verdi comme une accroche, devrait sans mal donner à ce pays une place dans le concert européen si l’on en juge par la prestation de ce soir. L’Oiseau de feu (1910) n’est certes pas la partition la plus captivante de Stravinsky, c’est du Shéhérazade amélioré (pourquoi ne joue-t-on jamais Agon ou Jeu de cartes ?), mais au moins permet-elle d’évaluer les qualités d’un orchestre : l’ensemble des pupitres, les solistes (notamment le premier hautbois) se révèlent de très haut niveau, leur cohésion et leur virtuosité sont même remarquables comme on a pu en juger dans l’ouverture de La Pie voleuse de Rossini et, surtout, dans le bis, une fantastique bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns.
Incontestablement doué, le chef japonais Eiji Oue connaît une carrière météore, à cheval sur trois continents (il dirige le Minnesota Orchestra, la NDR de Hanovre et l’orchestre d’Osaka !), il sera cet été à Bayreuth pour Tristan... Il dirige par cœur, dans un style typique de «l’école japonaise» (Seiji Ozawa, Yutaka Sado) : très dynamique, très dansant, toujours sur la brèche, avec un souci du détail et un tempérament explosif qui donnent une lecture enthousiasmante. On espère voir plus souvent ce chef peu présent en France, s’il trouve le temps !
En première partie, dans le Concerto pour violon n° 1 de Paganini, Hilary Hahn adopte, par sécurité, un tempo très retenu, notamment dans le premier mouvement, elle conduit son archet d’une façon trop appliquée, presque pesante, les montées dans les notes aiguës sont trop linéaires, résultat : on perd le côté feu d’artifice de la musique de Paganini, il manque le «grain de folie» qui doit animer cette partition. Changement complet d’atmosphère ensuite où, dans deux bis de Jean-Sébastien Bach, la jeune violoniste américaine trouve un naturel et une fraîcheur qui lui avait manqué précédemment. Le public enthousiaste de l’Arsenal fait une ovation méritée à l’ensemble des musiciens, chef, soliste et orchestre, qui représentent la jeunesse et l’avenir de la musique !
Le site de l’Orchestre Symphonique de Milan
Le site de l’Arsenal
Philippe Herlin
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