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Tradition (un peu) rafraîchie Montreal
Salle Wilfrid-Pelletier
12/05/2004 -
Extraits d’opéras de Puccini, Dvorak, Cilea, Korngold, Bizet, Lehar, Verdi, Mozart, Rossini, Giordano, Massenet, Gounod, Leoncavallo, Boito et Tchaikovski
Avec la participation de Frédéric Antoun, Lyne Fortin, Bradley Garvin, Brenda Harris, Stephen Kechulius, Young-Bok Kim, Maria Kapnik, Jeffrey Kneebone, Kurt Lehmann, Lise Lindstrom, Marie-Josée Lord, Nancy Maultsby, David Adam Moore, Antonio Nagore, Aaron St. Clair Nicholson, Monique Pagé, Susan Patterson, David Pittsinger, Gerard Powers, Carolyn Sebron, Mikhail Svetlov, et des membres de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal
Orchestre métropolitain du Grand Montréal et Chœur de l’Opéra de Montréal
Yannick Nézet-Séguin (direction)
Véritable rayon de soleil lyrique venant à point nommé par ces temps de grisaille implacable, la neuvième édition du Gala annuel de l’Opéra réunissait cette fois encore un impressionnant aréopage de chanteurs d’ici et d’ailleurs, trente-deux au total en incluant les onze membres de l’Atelier lyrique, organe de formation pédagogique de la maison. Comme chaque année on eut droit à un véritable déferlement opératique s’étalant sur quatre bonnes heures, ponctué d’un unique et bref entracte. Le menu est toujours aussi relevé, l’affiche, partagée entre vétérans des scènes nord-américaines et jeunes artistes en début de carrière. Bien que le programme ne soit pas encore parfaitement équilibré (deux airs français, rien pour Wagner, rien pour Strauss, ni pour Bellini, des miettes pour Mozart…) on sent poindre la volonté d’innover sans bousculer les goûts d’un public plutôt conservateur, voire même un peu frileux. On puise chez Verdi, chez Puccini, évidemment, mais l’on s’efforce de mêler opus peu fréquentés (Boccanegra, Macbeth, Ernani, Tabarro) aux incontournables Tosca et autres Trovatore. Quelques visiteurs dont c’est la première expérience sur cette scène sont condamnés d’avance par l’acoustique impitoyable de la salle, et sont à peu près inaudibles. De ceux que l’on a entendu, on retiendra spécialement le Figaro d’Aaron St. Clair Nicholson, le Michele de Stephen Kechulius qu’on ne peut que souhaiter réentendre, la tempétueuse Electra de Lyne Fortin et par-dessus tout la Maddalena de Susan Patterson, soprano dramatique au tempérament de «bulldozer» toujours aussi saisissant, dont la carrière, aléatoire de nos jours bien qu’autrefois prestigieuse, s’explique peut-être par une opacité et un durcissement de l’aigu bien trop évidents.
Chœurs et orchestres furent exemplaires, et on soulignera la véracité des extraits de Turandot, récemment jouée sur ces planches par la même équipe. Avant le concert, on avait prodécé à l’intronisation au Panthéon canadien de l’art lyrique, à titre posthume, du ténor Pierre Duval et de la soprano et pédagogue Yvonne Goudreau.
Renaud Loranger
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