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L’orchestre gourmand

Paris
Salle Gaveau
12/03/2004 -  et 5 décembre 2004 (Chartres)
Antonin Dvorak : Chants bibliques, opus 99, B. 189 (orchestration Dvorak, Jarmil Burghauser et Jan Hanus)
Benjamin Britten : Les Illuminations, opus 18
Olivier Messiaen : Trois petites liturgies de la présence divine

Marie Devellereau (soprano), Delphine Haidan (mezzo), Marie-Josèphe Jude (piano), Valérie Hartmann-Claverie (ondes Martenot)
Maîtrise de Paris, Patrick Marco (chef de chœur), Orchestre Poitou-Charentes, Jean-François Heisser (direction)


Le vingt-septième Festival d’art sacré de la Ville de Paris, dont l’affiche résolument décalée, due à Pierre et Gilles, représente une Vierge trop sulpicienne pour être honnête, présente, d’ici le 16 décembre, seize manifestations, qui permettront d’entendre des formations (l’Ensemble Sagittarius, le Concert spirituel, les Solistes de Lyon) ou orchestres (Colonne, Orchestre de Paris, Ensemble orchestral de Paris) renommés ainsi que des artistes prestigieux, tels Marek Janowski, Hervé Niquet ou John Nelson. C’est dans ce cadre que l’Orchestre Poitou-Charentes, dont Jean-François Heisser est le directeur artistique depuis mars 2000, proposait un programme entièrement dédié à la voix, vecteur privilégié d’expression du sacré s’il en est.


Trop souvent négligées, les mélodies de Dvorak comportent pourtant de véritables bijoux, comme les dix Chants bibliques (1894/1895), dits avec sobriété par Delphine Haidan, dont le registre grave était mis à rude épreuve. Heisser fournit un accompagnement de très grande qualité, conjuguant précision et sonorité chaleureuse, mais couvrant trop souvent la mezzo.


Il y aurait beaucoup à dire sur le sens du sacré chez Rimbaud, mais c’est avec plaisir que l’on retrouve les Illuminations (1939) de Britten. Démontrant une technique impressionnante, Marie Devellereau n’est nullement effrayée par les redoutables aigus qui lui sont dévolus, mais son timbre parfois nasal et un étrange accent rendent les poèmes quasiment incompréhensibles. A ses côtés, les cordes frappent à nouveau par une homogénéité et une souplesse que l’on n’entend que rarement en France. Heureuse région, qui bénéficie en outre de la résidence de l’Orchestre des Champs-Elysées!


En seconde partie, c’est la Maîtrise de Paris, dirigée par Patrick Marco, qui chantait les Trois petites liturgies de la présence divine (1944) de Messiaen: hormis quelques attaques délicates, les jeunes filles défendent vaillamment cette exubérante partition, même si, ici aussi, le texte ne ressort pas clairement, ce qui certes moins frustrant qu’avec Rimbaud. Il est vrai que l’orchestre, emmené avec fermeté et dynamisme par Heisser, a tendance, ici aussi, à couvrir les voix: orchestre gourmand, par conséquent, également dans le sens où il fait preuve d’un appétit de jouer qui fait plaisir à voir, soutenu par Marie-Josèphe Jude, plus Loriod que nature, et par Valérie Hartmann-Claverie, suave et incontournable ondiste.


Le site du Festival d’art sacré de la Ville de Paris



Simon Corley

 

 

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