About us / Contact

The Classical Music Network

Versailles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Chambre à airs

Versailles
Opéra royal
11/18/2004 -  et 15 octobre (Dieppe), 19 (Poissy) et 20 (Versailles) novembre 2004
Ignace Pleyel : Symphonie en ré, opus 3 n° 1, B. 126
Joseph Haydn : Concerto pour clavier en sol, Hob.XVIII.4
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 «Héroïque», opus 55

Alain Planès (pianoforte)
La Chambre philharmonique, Emmanuel Krivine (direction)


Organisé par le Centre de musique baroque de Versailles, l’Automne musical du château de Versailles propose, jusqu’au 8 janvier prochain, des «Grandes journées Marc-Antoine Charpentier», à l’occasion du trois centième anniversaire de sa mort, ainsi que douze autres concerts, regroupés notamment autour de deux cycles – «Les Italiens à la cour de France» et «Le clavecin en concert», qui permettront par exemple d’entendre Capriccio stravagante ou Le Poème harmonique – et de deux «manifestations exceptionnelles», dont la première prestation francilienne de la Chambre philharmonique, dans le cadre unique, y compris du point de vue de l’acoustique, de l’Opéra royal.


Apparu au début de l’année au cours de la Folle journée de Nantes, cet ensemble regroupe une quarantaine de musiciens européens issus de formations baroques et d’orchestres traditionnels, qui se donnent pour objectif d’interpréter tous les répertoires, du classique au contemporain, en recourant «pour chaque langage [aux] instruments appropriés». Ils ont également choisi leur «chef principal», Emmanuel Krivine, qui se décrit en primus inter pares séduit par l’originalité de la démarche ainsi que par des conditions de travail qu’il ne trouve pas toujours dans ses autres activités.


Débutant le programme, la Symphonie en ré (1785) d’Ignace Pleyel fournissait l’occasion de découvrir celui qui est passé à la postérité plus en tant qu’éditeur ou de facteur de pianos que de compositeur. Exactement contemporaine des Symphonies parisiennes de Haydn, elle se révèle cependant plus concise et moins aventureuse, avec un orchestre réduit aux cordes (vingt-deux), hautbois et cors. Elève de Vanhal puis de Haydn, Pleyel, alors âgé de vingt-huit ans, respecte le plan habituel en quatre parties, mais colore son style de quelques touches personnelles: un Allegro s’intercale dans le mouvement lent (Andante), tandis que le Trio du Menuet met en valeur deux violons solistes. Etrangement, le début du Rondo final rappelle celui du mouvement correspondant de la Trente-neuvième symphonie de Mozart. Sous la baguette toujours aussi énergique de Krivine, la Chambre philharmonique se montre tranchante et pétaradante à souhait, mais ses violons manquent toutefois d’homogénéité et de précision.


Plus rare que le Concerto en ré et son fameux «Rondo all’ungharese», le Concerto pour clavier en sol (vers 1770) n’est pourtant pas en reste quant à l’humour (Presto conclusif) mais surtout quant à l’expression, qui rappelle le climat des grandes sonates contemporaines. Alain Planès, comme Krivine, n’est pas «baroqueux» de naissance, mais il a opté pour un pianoforte, accompagnant les vingt cordes dans les tutti et dialoguant finement avec elles dans ses soli.


Il y a quelque provocation à intituler «L’âge d’or de l’orchestre classique» une soirée qui se clôt par ce qui est peut-être la première symphonie romantique, à savoir l’Héroïque (1804) de Beethoven. Avec un effectif porté à vingt-neuf cordes (et quatre cors), Krivine souligne, dans des tempi souvent vifs (une Marcia funebre plus Andante qu’Adagio assai, mais un Scherzo presque trop retenu), le caractère révolutionnaire et conquérant de la partition. Manquant peut-être d’un peu de poids dans les moments de tension, cette vision revigorante et rafraîchissante, à la sonorité d’ensemble rugueuse et astringente, voire sèche et violente, privilégie l’élan – irrésistible dans la coda du dernier mouvement – sur la poésie. Sous réserve de quelques attaques incertaines ou couleurs acides, les instruments d’époque tiennent globalement la route – d’excellentes trompettes naturelles – et même mieux – des flûtes virtuoses – même si les cors et, de façon plus surprenante, les hautbois connaissent quelques incidents de parcours.


Le site du Centre de musique baroque de Versailles



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com