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La muse batave

Paris
Hôtel national des Invalides
11/15/2004 -  
Martin-Joseph Mengal : Quintette en si bémol d’après Beethoven
Jean Françaix : Quintette n° 1 en mi
George Onslow : Quintette en fa, opus 81

Quintette à vent Euterpe: Marieke Schneemann (flûte), Nicoline Alt (hautbois), Lars Wouters van den Oudenweijer (clarinette), Petra Wolters (basson), Ron Schaaper (cor)


Le Musée de l’armée et l’Institut néerlandais ont conjugué leurs efforts pour présenter, dans le cadre solennel du salon d’honneur de l’Hôtel national des Invalides, avec son grand portrait en pied de Louis XIV, un concert du Quintette Euterpe. Formé en 1998, cet ensemble est constitué d’instrumentistes néerlandais qui ont aujourd’hui autour de trente ans et défend un répertoire qui a acquis ses lettres de noblesse, celui du quintette à vent. En l’absence de Peter Verduyn Lunel, souffrant, Marieke Schneemann tenait la partie de flûte, dans un programme qui, du coup, était substantiellement modifié: c’est à ces circonstances imprévues que l’on pourra sans doute attribuer, ici ou là, quelques accrocs et incidents dans une prestation qui n’en est pas moins globalement demeurée de qualité.


Né un 27 janvier comme Mozart, le compositeur gantois Martin-Joseph Mengal (1784-1851) fut également corniste (notamment à l’Opéra de Paris), comme son frère Jean, et chef d’orchestre. De même qu’Avison fabriquait des concerti grossi avec des sonates de Scarlatti, ses trois quintettes à vent sont réalisés, pour deux d’entre eux, à partir de sonates pour violon et piano de Haydn et Mozart et, pour le troisième (en si bémol), choisi en ouverture de cette soirée, à partir des Sonates pour violon et piano de l’opus 12 (1798) de Beethoven (deux premiers mouvements de la Deuxième sonate et deux derniers de la Troisième sonate). C’est sans doute à l’enseignement de Reicha, le maître du genre, qu’il faut attribuer l’intérêt de Mengal pour le quintette à vent et à son activité de soliste le fait qu’aucun n’instrument n’est cantonné à un rôle secondaire. Le résultat en est plaisant et même virtuose, car les bois se voient confier les traits originellement destinés au violon ou au piano.


C’est une fois de plus à des musiciens étrangers que l’on doit d’entendre une œuvre de Jean Françaix, qui, malgré son nom, n’est décidément pas prophète en son pays, alors qu’il a toujours été fêté en Allemagne. On reconnaît immédiatement sa patte dans le Premier quintette (1948), même si cet humour et cette grâce évoquent aussi Poulenc ou Ravel, tandis que, de façon moins habituelle, on pense en même temps à la verve et à la verdeur de Janacek. Cela étant, l’acoustique très généreuse ne rend pas pleinement justice à la formidable finesse d’écriture et aux délicats équilibres de ce quintette, dont la mise en place extrêmement complexe aura toutefois été parfaitement assurée.


Autre élève de Reicha, George Onslow est certes davantage renommé pour ses quintettes à cordes, mais son unique Quintette à vent (1851) n’en mérite pas moins le détour. Comme de coutume, son langage combine la sagesse mélodique et harmonique du premier romantisme – des mouvements vifs et brillants que Weber n’aurait pas reniés – avec une expression plus originale, faite de moments inquiétants ou abrupts, venant rompre cette régularité et créant ces soudaines «anomalies» qui font tout le charme de cette musique.


La musique aux Invalides


La musique à l’Institut néerlandais



Simon Corley

 

 

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