About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Soixante ans de la vie d’un compositeur

Paris
Cité de la musique
11/14/2004 -  
Richard Strauss : Don Juan, opus 20 – Arabella, opus 79 (trois extraits) – Metamorphosen, AV 142 – Vier letzte Lieder, AV 150

Juliane Banse (soprano), Tomoko Taguchi (Arabella), Shigeko Hata (Zdenka)
Orchestre du Conservatoire de Paris, Heinz Holliger (direction)


Second concert monographique dédié à Strauss pour la suite du cycle «Richard Strauss. L’Ecole de Vienne» que présente actuellement la Cité de la musique: plutôt que de chercher des partitions originales, on a préférer confronter Heinz Holliger et l’Orchestre du Conservatoire de Paris (CNSMDP) à des chevaux de bataille du répertoire symphonique, couvrant de façon chronologique soixante ans de la production du compositeur allemand, tâche somme toute délicate dont ils se sont remarquablement acquittés.


Si l’on n’attendait pas nécessairement le hautboïste et chef suisse dans cette esthétique, Don Juan (1888) démontre d’emblée des qualités que l’on retrouvera tout au long de cette après-midi: mise en place réussie, bonne respiration du discours et clarté – si typiquement française – de la sonorité, favorisée, il est vrai, par un nombre de cordes relativement restreint (cinquante). Le département des disciplines vocales du conservatoire n’est pas en reste, comme l’illustrent les deux solistes qui en sont issues, Tomoko Taguchi et Shigeko Hata, tenant respectivement le rôle-titre et celui de Zdenka dans trois extraits d’Arabella (1933), où elles font valoir l’excellence de leur timbre, de leur diction et de leur style.


La seconde partie était consacrée à deux œuvres postérieures à la Seconde Guerre mondiale: l’une en porte manifestement les stigmates, l’autre non, mais dans l’une comme dans l’autre, Strauss se réfugie plus que jamais dans un passé musical idéalisé, où les citations – la Troisième symphonie «Héroïque» de Beethoven et son propre poème symphonique Mort et transfiguration – s’intègrent naturellement.


Holliger fait jouer les Métamorphoses (1945) par les violons et altos debout, ce qui n’est pas illogique pour une partition sous-titrée «Etude pour vingt-trois cordes solistes»: il y soigne tout particulièrement les phrasés, privilégiant le recueillement sur le pathos. Dans les Quatre derniers lieder (1948), la voix ronde et puissante de Juliane Banse parvient en outre à soutenir la lenteur extrême imposée par Holliger dans Im Abendrot, la soprano allemande maintenant par ailleurs une sorte de détachement expressif qui ne disconvient pas aux ultima verba d’un homme de quatre-vingt-quatre ans.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com