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Zacharias faustien

Paris
Théâtre de la Ville
11/13/2004 -  
Frédéric Chopin : Nocturne, opus 48 n° 1 – Polonaise-fantaisie, opus 61 – Polonaise, opus 44
Franz Liszt : «Gretchen», extrait de la Faust-symphonie – Sonate en si mineur

Christian Zacharias (piano)


Christian Zacharias a placé ce récital sous le signe de Faust. En effet, non seulement les œuvres qu’il a choisi de donner faisaient, explicitement ou non, référence à ce mythe, mais ce choix marquait en même temps, comme dans une quête de l’éternelle jeunesse, son attachement au répertoire techniquement exigeant qu’il pratiquait, voici trente-cinq ans, aux concours de Genève ou de Varsovie, alors qu’on a souvent tendance à le considérer aujourd’hui essentiellement comme un spécialiste du classicisme et du premier romantisme. Cela étant, comme l’on pouvait s’y attendre, le pianiste allemand a fait entendre, dans Chopin et dans Liszt, la voix aventureuse et exigeante qu’on lui connaît dans Mozart ou Schubert.


C’est d’ailleurs un Chopin très lisztien qu’il proposait en première partie de son récital, aussi bien dans le premier des deux Nocturnes de l’opus 48 (1841) que dans la Polonaise-fantaisie (1846) ou dans la Polonaise opus 44 (1841): piano puissant et sonore, voire percussif, tourments fracassants, contrastes, rhétorique romantique, on est loin d’un Chopin en demi-teintes, sans pour autant que la virtuosité soit principalement mise en avant.


Il insère dans ce triptyque le deuxième mouvement (Marguerite) de la Faust-symphonie (1857), dans une réduction tardivement réalisée par Liszt lui-même (1874), alors qu’il avait déjà par ailleurs arrangé pour deux pianos l’ensemble de la symphonie. Adoptant un tempo allant, un peu raide dans ses phrasés, Zacharias s’attache davantage à souligner la parenté de cet Andante soave avec l’univers de la Sonate qu’à restituer le moelleux de l’orchestration originale.


Le programme était construit de telle sorte que son point culminant fût l’immense Sonate en si mineur (1853) de Liszt, à laquelle la seconde partie était entièrement consacrée. Ni grimaçant, brillant, alangui ou grandiose, Zacharias, dans une conception très travaillée et maîtrisée, ne néglige pas pour autant la dimension symphonique et la démesure de la partition, montrant au passage qu’il possède parfaitement les moyens de son ambition. Davantage soucieux de toucher et d’articulation que de couleur, il clarifie le contrepoint par des textures d’une légèreté qui rappelle sa familiarité avec Scarlatti.


Dans un bis en forme d’énigme, Zacharias annonce une pièce écrite par celui auquel cette Sonate fut dédiée: ce sera donc Schumann – un autre compositeur inspiré par Faust, au demeurant – et son Arabesque (1839), rapide, pas très fluide, presque dure, mais se concluant par une dernière page très décantée et merveilleusement poétique.



Simon Corley

 

 

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