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Théâtre des Champs-Elysées
10/30/2004 -  
Ludwig van Beethoven : Quatuor avec piano n° 3, WoO 36 n° 3 (#) – Quintette à cordes n° 2, opus 29 (*)

Sarah Nemtanu (# *), Laurent Manaud-Pallas (*) (violon), Nicolas Bône (# *), Cyrille Bouffyesse (*) (alto), Oana Unc (# *) (violoncelle), Emmanuel Strosser (#) (piano)


En introduction à la seconde soirée de l’intégrale des concertos de Beethoven donnée par Evgueny Kissin et Kurt Masur (voir ici), les solistes de l’Orchestre national de France, comme ils en ont désormais pris l’habitude, proposaient en fin d’après-midi une petite heure de musique de chambre. S’inscrivant dans la même thématique que le cycle symphonique, il s’agit d’un véritable prélude au concert de 20 heures, au point qu’au tout début, on pouvait entendre au loin la cadence du premier mouvement du Quatrième concerto...


Beethoven était donc à l’affiche et bien que le programme eût été fort opportunément consacré à une frange relativement obscure de sa production – mais qu’il aura réutilisée, à des degrés divers, dans des ouvrages plus connus – il ne restait plus une place à l’orchestre et à la corbeille du Théâtre des Champs-Elysées.


Ecrits dans sa quinzième année, au même moment (1785) que le Premier de Mozart, les trois quatuors avec piano n’en possèdent évidemment ni l’ambition formelle ni la portée expressive, s’en tenant globalement à une inspiration haydnienne et cantonnant le violoncelle à un rôle secondaire. Cela étant, le Troisième quatuor avec piano n’aurait pas de peine à passer pour une partition du milieu des années 1790, d’autant que le second thème de son Allegro vivace est identique au second thème de l’Allegro con brio de la Troisième sonate pour piano (1795), tandis que l’Adagio (con espressione) est largement repris dans celui de la Première sonate. A l’unisson du piano d’Emmanuel Strosser, les musiciens de l’Orchestre national trouvent le ton juste, prenant au sérieux cette pièce de jeunesse sans alourdir pour autant le propos.


Plus tardif, composé entre les Première et Deuxième symphonies, le Deuxième quintette à cordes (1801), le seul des trois quintettes à ne pas être transcrit d’une autre œuvre, est destiné à une formation à deux altos qui renvoie à nouveau inévitablement à Mozart. Toutefois, sans être aussi innovant ou abouti que les six quatuors de l’opus 18, il se caractérise par son ampleur (trente minutes), par son traitement égal des cinq instruments et, surtout, par une étrange diversité stylistique, comme si Beethoven expérimentait ici plusieurs voies: un Allegro moderato à l’introduction mystérieuse, dont Brahms saura se souvenir dans son Premier sextuor; un Adagio molto espressivo de facture plus classique; un bref Scherzo au Trio néanmoins inquiétant; un étonnant Finale, Presto prérossinien interrompu à deux reprises par un Andante con moto e scherzoso guilleret et dont la péroraison annonce celle du grand air de Leonore dans Fidelio. Bien que Sarah Nemtanu n’ait pas été très heureuse dans la difficile partie dévolue au premier violon, les chefs de pupitres de l’Orchestre national restituent ce Quintette avec une remarquable subtilité.



Simon Corley

 

 

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