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Trois clarinettistes

Paris
Maison de Radio France
10/01/2004 -  
Francis Poulenc : Sinfonietta
John Adams : Gnarly buttons
Darius Milhaud : La Création du monde, opus 81a

Michel Portal (clarinette)
Orchestre philharmonique de Radio France, Paul Meyer (direction)


Même si seul Michel Portal revendiquait cette qualité sur l’affiche, ce court programme donné par l’Orchestre philharmonique de Radio France tournait autour de trois clarinettistes: en effet, outre le célèbre soliste français, le chef d’orchestre de cette soirée, Paul Meyer, s’est d’abord fait connaître comme virtuose de cet instrument qui se trouve également être celui que John Adams apprit dans sa jeunesse.


La première des trois œuvres de cette soirée, présentées dans un ordre qui aurait tout aussi bien pu être inversé, était la relativement rare Sinfonietta (1948) de Poulenc. A orchestre haydnien (toutefois enrichi d’une harpe), effectif haydnien (vingt-six cordes), mais le Philhar’ ne s’en montre pas moins sonore, tandis que Meyer semble éprouver quelque peine à concilier les différents climats de cette partition ambiguë, qui oscille entre pur divertissement (Molto vivace et Finale, où l’orchestre déploie toute sa finesse) et doutes (Allegro con fuoco et Andante cantabile, expansifs mais moins convaincants).


Dans Gnarly buttons (1996), John Adams livre un témoignage autobiographique de la maladie et de la mort de son père, également clarinettiste. Derrière ce titre quelque peu énigmatique, que l’on pourrait tenter de traduire par «Boutons noueux», se dissimule un concerto, où l’accompagnement est réduit à un orchestre de chambre enrichi de deux synthétiseurs. Aussi curieux de toutes les musiques que l’est le compositeur américain, Michel Portal est l’homme de la situation dans ce style qui en a assimilé tant d’autres, sans renoncer pour autant à ses racines américaines, que ce soit un hymne protestant dans The perilous shore ou les échos de jazz et danses rustiques dans Hoe-down(sous-titré Mad cow). Avec son timbre tour à tour à gouailleur et plaintif, il évite l’écueil de l’alanguissement dans la déploration finale (Put your loving arms around me), qu’il conduit jusqu’au désespoir, voire la révolte, avant l’apaisement des dernières mesures.


Retour au «Groupe des six» pour conclure, avec une Création du monde (1923) de Milhaud plus soucieuse de poésie que de continuité dramatique, dont les passages lyriques, servis par un excellent saxophone, sonnent de façon plus heureuse que les sections contrapuntiques, où l’équilibre entre pupitres se révèle parfois délicat.



Simon Corley

 

 

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