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Course à l’abîme

Paris
L'Archipel
09/21/2004 -  
Maurice Ravel : Sonates pour violon et piano n° 1 et 2 – Tzigane

Régis Pasquier (violon), Jean-Claude Pennetier (piano)


Depuis quatre ans, sous la houlette de Pierre Dyens, l’Archipel démontre, s’il en était besoin, que qualité de programmation et taille du lieu ne sont en rien corrélées. La petite salle de cinéma – dans le cadre d’une saison très diversifiée qui, fort logiquement, abordera également le septième art – débute par une série de six concerts intitulée «Ravel et encore Ravel», à l’occasion de la sortie, chez son éditeur attitré (Saphir productions), d’un double disque consacré à la musique de chambre du compositeur français. Mais on pourra également entendre, d’ici le 9 octobre, certaines de ses mélodies et pièces pour piano, le tout par la fine fleur des artistes français: Roland Pidoux, Juliette Hurel, Patrick Gallois, Marielle Nordmann, Michel Arrignon, Michel Piquemal, le Quatuor Parisii...


Régis Pasquier et Jean-Claude Pennetier donnaient ainsi une quasi-intégrale de l’œuvre pour violon et piano, qui, compte tenu de l’extrême brièveté de la soirée, aurait opportunément pu être complétée par la Berceuse sur le nom de Fauré. Cela étant, la construction du programme ménageait une progression dramatique que les musiciens, sans observer d’entracte, allaient s’attacher à rendre particulièrement sensible, comme s’ils interprétaient une seule partition en cinq volets. Dans la (Première) sonate (1897), dont l’unique mouvement (de couple classique, avec reprise, et d’esprit franckiste) ne connut qu’une publication posthume pour le centenaire de la naissance de Ravel, élégance et nostalgie dominent, malgré le piano parfois un peu dur de Pennetier, avec une retenue d’expression bien ravélienne, qui est encore la marque de l’Allegretto de la (Seconde) sonate (1927). Cultivant le second degré, voire grinçant, le Blues assure la transition vers un Perpetuum mobile nullement décoratif, où s’impose une ironie désespérée. La course à l’abîme aboutit à un Tzigane (1924) âpre et violent, pathétique et vindicatif, bien loin d’un aimable pastiche, sorte de machine infernale évoluant implacablement, comme si souvent chez le Ravel de l’après-guerre, vers une catastrophe finale.


Le site de l’Archipel



Simon Corley

 

 

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