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Show ?

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Salle Médran
07/17/2004 -  
Robert Schumann : Variations Abegg
Joseph Haydn : Sonate n° 60
Franz Schubert : Wanderer Fantaisie
Tan Dun : Eight Memories in Watr Color
Frédéric Chopin : Nocturne op. 27 n° 2

Lang Lang (piano)



Le récital de Lang Lang, jeune prodige chinois auquel Martin Engstroem, le directeur du festival, avoue croire tout en reconnaissant les réserves qu’il suscite de la part d’une grande partie de la critique, pose un problème grave. Un récital ? Plutôt un show, où les gestes et les mimiques ridiculement extasiées de l’artiste visent de toute évidence - et réussissent - à faire tomber le public en pâmoison. Il a certes de quoi être ébloui par tant d’insolence digitale. A condition toutefois de ne pas trop connaître les partitions, avec lesquelles Lang Lang prend de dangereuses libertés, notamment agogiques, comme s’il voulait compenser une froideur naturelle par un rubato artificiel qui tourne au maniérisme le plus outrancier. Cela se supporte mal dans les Variations Abegg de Schumann, où l’on cherche en vain à capter les voix intermédiaires, comme dans le Nocturne en ré bémol de Chopin. La Wanderer-Fantaisie de Schubert est creuse, réduite à un assemblage de notes gratuit, déstructurée dans la fugue. Mais tout n’est pas à rejeter. Ludique, pleine d’esprit, la Sonate en do majeur de Haydn est très réussie, avec une belle mise en valeur des jeux sur les différentes voix. Les Eight Memories in Watercolor du chinois Tan Dun sont sans doute parfaits, mais l’auditeur français a un peu trop l’impression d’entendre du sous Debussy accommodé à la sauce chinoise. A la fin, les Réminiscences du Don Juan de Mozart de Liszt font, on s’en doute, crouler la salle sous une tempête d’applaudissements. Bis à l’avenant : sirupeux (« Rêverie » de Schumann, « Rêve d’amour » de Liszt) ou inutilement étourdissants (Paraphrase sur la Chauve-Souris de Johann Strauss). Que dire du morceau où le pianiste exhibe son père qui vient faire miauler un instrument traditionnel chinois dans un arrangement de leur cru intitulé « Chevaux » ? Rien, puisque c’est un show. Si vous croyez que nous exagérons, faites-vous votre idée en écoutant le récital de Carnegie Hall que vient de publier DGG : le programme est exactement le même.



Didier van Moere

 

 

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