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Générosité

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
07/07/2004 -  
Aaron Copland : El Salon méxico
Max Bruch : Concerto pour violon n° 1, opus 26
Piotr Ilyich Tchaïkovski : Symphonie n° 4, opus 36

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre symphonique des jeunes de San Francisco, Edwin Outwater (direction)



Alors que la musique s’est, pour l’essentiel, réfugiée dans les jardins, où récitals et ensembles de chambre trouvent certes parfaitement leur place, la venue d’un orchestre symphonique à Paris représentait une véritable aubaine. Créé en 1981, l’Orchestre symphonique des jeunes de San Francisco (SFSYO) se fixe pour mission «d’apporter la meilleure pratique orchestrale possible à de jeunes musiciens» de douze à vingt-et-un ans en passe d’entrer dans la carrière, notamment grâce au travail qu’ils accomplissent avec leurs aînés de l’Orchestre symphonique de San Francisco. Au cours d’une tournée européenne comprenant sept concerts en France, en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, ils ont ainsi la chance de se produire dans des salles aussi prestigieuses que le Musikverein ou le Concertgebouw.


Pour leur seconde étape française, au lendemain de leur passage à Lyon, ils étaient accueillis rien moins qu’au Théâtre des Champs-Elysées, d’ordinaire plus regardant dans sa programmation. Car force est de constater que l’on ne se situe pas ici au niveau des formations d’étudiants qui fréquentent régulièrement les grandes salles parisiennes, qu’il s’agisse des différentes formations issues des deux conservatoires supérieurs (CNSMDP ou CSP-CNR), de l’Orchestre français des jeunes ou de l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler, tant en termes de justesse et de sonorité que d’équilibre et de précision. Cela étant, il faut sans doute tenir compte ici de la fatigue inhérente à ces dix-neuf jours de voyage, de l’âge des musiciens (seize ans en moyenne) et de la qualité des instruments qu’ils ont à leur disposition. Et, surtout, certains pupitres (clarinettes) ou solistes (basson, trompette) parviennent à tirer leur épingle du jeu.


En outre, peut-être avant tout soucieux de la mise en place, d’ailleurs généralement réussie, Edwin Outwater, chef du SFSYO depuis trois ans et également «resident conductor» de l’Orchestre de San Francisco, ne sort que rarement d’une raideur et d’un manque de subtilité qui, s’ils ne sont pas rédhibitoires dans El Salon méxico (1936) de Copland, posent davantage de problèmes dans la Quatrième symphonie (1877) de Tchaïkovski. En effet, si elle ne manque ni de puissance ni d’engagement, sa lecture paraît trop littérale, dépourvue d’élan et de rebond, de grâce et de souplesse. Les effets d’un goût parfois incertain culminent dans le coup de cymbales précédant le retour du thème cyclique à la fin du dernier mouvement, qui est ici confié… à trois percussionnistes. Entre temps, Renaud Capuçon aura fait étalage, dans le Premier concerto (1866) de Bruch, de la fougue et de la finesse, voire de la fragilité, qu’on lui connaît, entre aigus lumineux et accords sauvagement écrasés.


Ce que l’on ne pourra toutefois pas reprocher à ces jeunes, c’est de manquer de générosité, y compris dans les trois bis qu’ils ne se font pas prier de donner. Le Pas de deux du second acte de Casse-noisette (1891) et le Hoe-down final de Rodéo (1942) de Copland sont toujours aussi efficaces, surtout lorsque, dans le premier, pas moins de treize violoncelles (pour seulement sept contrebasses et onze altos) entonnent le fameux thème et, dans le second, tout l’orchestre donne de la voix, comme la Philharmonie de Vienne au Concert du Nouvel an. Retour à la case départ (1936 et les Etats-Unis) pour conclure de façon plus originale, avec Promenade (Walking the dog), l’une des dernières pages composées par Gershwin, pour le film Shall we dance.



Simon Corley

 

 

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