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Cecilia Bartoli inspirée par les Canotiers Lausanne Fondation Gianadda, Martigny 06/08/2004 - Georg Friedrich Haendel: Ouverture de Rinaldo, trois airs de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno, récitatif et air de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno, air de Appolo e Dafne, Concerto grosso op. 3 no 3 (extraits), air de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno (Lascia la spina)
Antonio Vivaldi: Ouverture de La senna festeggiante, In Furore iustissimae irae, Concerto no 11 en ré mineur, trois airs de Juditha triumphans
Cecilia Bartoli, Freiburger Barock Orchester
Cecilia Bartoli a ses habitudes. En Suisse par exemple, elle se produit régulièrement à l’Opéra de Zurich, au festival de Lucerne et… à Martigny! Depuis 1999 en effet, la célèbre mezzo romaine donne chaque année un concert ou un récital dans le musée de cette paisible bourgade située à quelque 90 km de Lausanne. Qu’est-ce qui peut bien l’attirer ici, elle qui chante dans les plus prestigieuses salles de concert des grandes capitales? Tout simplement le charisme de son fondateur et responsable, Léonard Gianadda, ainsi que la présence de tableaux de maîtres qui entourent la cantatrice pendant sa prestation et qui l’inspirent dans son art.
Léonard Gianadda a créé à Martigny une Fondation qui est devenue, en l’espace de peu de temps, une référence artistique. Pour preuve: elle accueille cette année – unique étape européenne – près de 60 toiles de la collection Philipps de Washington. Et quelles toiles: des Van Gogh, Degas, Braque, Picasso, et surtout le célèbre Déjeuner des Canotiers de Renoir, qui faisait face à Cecilia Bartoli pendant son concert!
On comprend dès lors pourquoi la soirée a atteint les sommets. Dans un programme taillé à sa mesure (Haendel et Vivaldi) et particulièrement bien agencé (alternance de scènes dramatiques et d’airs vifs), la diva a fait montre de toute l’étendue de son talent. Son entrée en scène dans une superbe robe rose au décolleté particulièrement sexy a suffi pour faire fondre le public. Débordante d’énergie comme à son habitude, elle semble vivre chacune de ses interprétations, donnant un sens à chaque mot et à chaque note. Expressivité (ah, ses regards foudroyants pendant le In furore iustissimae irae!), diction parfaite, technique irréprochable, virtuosité époustouflante, pianissimi ensorcelants sont les maîtres mots d’une soirée à marquer d’une pierre blanche. Seule réserve, minime: le chant peut sembler parfois un peu maniéré.
La chanteuse était accompagnée par le Freiburger Barock Orchester, une référence en matière de musique ancienne, tout en précision et en finesse. Le premier violon Petra Müllejans sait insuffler à ses collègues dynamisme et énergie. Le public était en délire à la fin de la soirée. Qu’on se le dise, Cecilia Bartoli reviendra à Martigny le 8 mars 2005!
Fondation Gianadda, Martigny (Suisse)
Chefs-d’œuvre de la Philips Collection
Jusqu’au 27 septembre 2004, tous les jours de 9h00 à 19h00
www.gianadda.ch
Claudio Poloni
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