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Une soirée placée sous une mauvaise étoile

Zurich
Opernhaus
05/23/2004 -  et les 27, 29 mai, 2*, 6, 8 juin, 8 et 10 juillet
Giuseppe Verdi: I Vespri siciliani
Leo Nucci (Guido Monforte), Reinhard Mayr (il Sire di Bethune), Günther Groissböck (il Conte Vaudemont), Marcello Giordani (Arrigo), Ruggero Raimondi (Giovanni da Procida), Paoletta Marrocu (la Duchessa Elena), Katja Starke (Ninetta), Andreas Winkler (Danieli), Miroslav Christoff (Tebaldo), Valeriy Murga (Roberto), Mauricio O’Reilly (Manfredo)


Orchestre et chœur de l’Opéra de Zurich, Carlo Rizzi (direction musicale), Cesare Lievi (mise en scène)


A la fin de l’entracte, le directeur de l’Opéra de Zurich, Alexander Pereira, est monté sur scène pour annoncer le décès de Nicolai Ghiaurov, qui s’était régulièrement produit ici ces dernières années. Avant de demander au public de se lever pour observer une minute de silence, il a expliqué que les solistes de la soirée, qui ont tous chanté une fois ou l’autre avec la célèbre basse, étaient très affectés par cette nouvelle. Effectivement, le spectacle avait bien mal débuté et on veut croire que la disparition de Ghiaurov y est pour quelque chose. Sur le papier, cette nouvelle production des Vespri siciliani s’annonçait pourtant particulièrement prometteuse. Mais dès le premier air de la soprano, au tout début de l’ouvrage, il a fallu rapidement déchanter, si on peut dire. Paoletta Marrocu, qui a remporté de jolis succès sur cette même scène, notamment en Lady McBeth, est complètement dépassée par les difficultés de la partition. Dans les vocalises, c’est à peine si elle chante une note sur deux; de surcroît, elle doit constamment lutter avec de sérieux problèmes d’intonation. On le sait, le rôle est terrible, mais sans même évoquer Maria Callas, qui avait fait sien le personnage d’Elena, quelques productions récentes ont laissé de bien meilleurs souvenirs de l’héroïne, comme à Paris il y a exactement une année (Sondra Radvanovsky).


Si elle est de meilleure tenue, la distribution masculine n’est pas non plus exempte de défauts. La plus grande déception vient de Ruggero Raimondi, qui nous offre une bien pâle copie du grand chanteur qu’il a été. La voix est fatiguée et le timbre engorgé, sans parler d’une présence scénique terne, alors que l’artiste est connu pour être particulièrement charismatique. Heureusement, Marcello Giordani campe un Arrigo vaillant, aux aigus percutants, même si çà et là quelques notes semblent mal assurées. Leo Nucci est le seul à tirer entièrement son épingle du jeu, bien que Monforte ne soit pas un de ses meilleurs rôles. Mais son métier, son sens du legato et son art des nuances font toujours merveille.


Il faut néanmoins reconnaître des circonstances atténuantes aux chanteurs, tant ils sont peu aidés par la direction musicale et par la mise en scène. Dans la fosse, Carlo Rizzi imprime certes des tempi dynamiques au spectacle, mais globalement sa baguette semble lourde et peu inspirée, usant et abusant d’effets faciles. La mise en scène est quant à elle carrément inexistante. Les chanteurs sont livrés à eux-mêmes, bras levés sur le devant de la scène, dans un décor sombre de ruines et de statues décapitées, qui semblent sorties tout droit de l’actualité. Bref, une soirée à oublier au plus vite.





Claudio Poloni

 

 

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