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De notre siècle finissant

Paris
Salle Pleyel
03/24/2000 -  
Witold Lutoslawski : Livre
Serge Prokofiev : Concerto pour piano n° 3, opus 26
Igor Stravinsky : Symphonie en trois mouvements
Maurice Ravel : La Valse

Leif Ove Andsnes (piano)
Orchestre philharmonique de Radio-France, Günther Herbig (direction)

Leif Ove Andsnes est régulièrement l’invité de l’Orchestre philharmonique de Radio-France. Cela tient sans doute à un penchant commun pour la musique du XXe siècle, même si le pianiste norvégien, qui aura trente ans cette année, fréquente désormais le répertoire romantique (Chopin, Schumann, Rachmaninov et un Premier concerto de Brahms très remarqué). Dans le coruscant Troisième concerto de Prokofiev, plutôt que de se contenter de cogner, Andsnes, fantasque sans tirer pour autant l’oeuvre vers Rachmaninov, démontre sa finesse, sa précision infaillible et sa capacité à varier le toucher. Günther Herbig suit avec fidélité cette lecture objective et un rien froide, bien dans l’esprit décapant des années 1920.

En bis, Andsnes démontre dans une pièce percussive et ironique de Georges Antheil qu’il est capable, quand il le faut, de passer en force.

Pour commencer, Herbig avait dirigé de façon implacable l’étonnant Livre de Lutoslawski, partition difficile, laissant une certaine part l’improvisation des musiciens, tout en les mettant à rude épreuve, notamment les douze violons chargés de conclure pianissimo dans l’aigu. Face à la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky, à la fois abstraite et composite, Herbig peine à trouver le ton juste et, sans jamais tomber dans le mauvais goût, sa direction manque d’allant, d’ironie et de mauvais esprit. Dans La Valse de Ravel, en revanche, la pâte orchestrale est très travaillée et contrastée, avec une belle couleur instrumentale et un bon équilibre entre les masses sonores.

Le public, quoiqu’assez peu nombreux (la concurrence était forte, entre Masur aux Champs-Elysées et Boulez à la Cité de la musique), dérouté par Stravinsky, manifeste son enthousiasme après Prokofiev et Ravel. Dire, en revanche, que le courant est passé entre le chef et l’orchestre, serait sans doute excessif.



Simon Corley

 

 

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