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Méfiez-vous de l’eau qui dort

Paris
Radio France
03/12/2000 -  
Dimitri Chostakovitch : Quatuors n° 4 en ré majeur op. 63 et n° 11 en fa mineur op. 122
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 15 en la mineur op. 132

Quatuor Emerson

Suite du cycle " Beethoven et le quatuor au XXème siècle " proposé par Radio France, le quatuor Emerson nous proposait ce dimanche un concert consacré à Chostakovitch et Beethoven. L’une des particularités du quatuor Emerson est que ses violonistes alternent aux places de premier et de second violon. Le fait est rarissime : l’équilibre du quatuor à cordes est si fragile qu’un changement de musicien implique aussitôt un nouveau travail d’ensemble. Les fonctions de premier et de second violon nécessitant des qualités très différentes, ces places sont immuables pour la grande majorité de ces formations. Ici Eugene Drucker jouait premier violon dans les quatuors de Chostakovitch, tandis que Philip Setzer remplissait ce rôle dans le quatuor de Beethoven. L’équilibre du quatuor Emerson en est légèrement modifié, le jeu de Philip Setzer étant plus présent du point de vue de la sonorité (parfois même presque trop, dans le mouvement lent du quatuor de Beethoven par exemple), bien qu’un peu moins précis que celui d’Eugene Drucker. La formation dans laquelle Eugene Drucker est premier violon est peut-être plus convainquante, avec un second violon bien présent et un premier qui tient son rôle naturellement, sans forcer.

Le jeu du quatuor Emerson repose sur le socle d’une technique d’ensemble qui approche la perfection. La sonorité du quatuor est très ronde, soutenue par des basses très présentes. Une large amplitude de nuances, une grande variété de timbres permettent aux musiciens de souligner toutes les nuances de l’écriture. C’est à partir de cette solidité, qui n’est pas tranquillité, que soudain le jeu s’anime. Le quatuor joue de contrastes extrêmes, passant sans transition d’un jeu très posé à un véritable orage, à des tempos très rapides et fluctuants où, bien que jamais très loin, le décalage ne se produit jamais. Ces moments d’euphorie libèrent la tension qui sourd dans les moments plus retenus de la partition. Le quatuor Emerson parvient ainsi à une lecture à la fois très élégante et très engagée de ces quatuors de Beethoven et Chostakovitch, une lecture très forte.



Gaëlle Plasseraud

 

 

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