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Chung et les lauréats

Paris
Cité de la musique
01/28/2004 -  
Maurice Ravel : Ma Mère l’oye
Serge Prokofiev : Roméo et Juliette (extraits), opus 64

Orchestre des lauréats du Conservatoire, Claire Levacher (assistante à la direction), Myung-Whun Chung (direction)


Sous le titre «Enfances – Contes et récits», la Cité de la musique propose jusqu’au 7 février un ensemble de dix concerts couvrant un vaste champ qui inclut aussi bien la chanson que la musique contemporaine. Pour la soirée d’ouverture, seule la première partie du programme avait, à vrai dire, un rapport avec le thème de cette série. Mais qu’importe, puisqu’elle fournissait le prétexte d’entendre Myung-Whun Chung et l’Orchestre des lauréats du Conservatoire (CNSMDP), dont la directrice musicale est Claire Levacher, dans deux partitions idéales pour tester les qualités de ces jeunes musiciens.


Dans l’orchestration des cinq pièces de Ma Mère l’oye (1910/1912) de Ravel, le chef obtient des sonorités tour à tour moelleuses et immatérielles, mettant en valeur la qualité du travail instrumental (par exemple dans les dernières mesures des Entretiens de la Belle et la Bête) ainsi que le soin apporté aux alliages de timbres, mais sans négliger pour autant la maîtrise des progressions (Le Jardin féerique).


Chung a une prédilection certaine pour Roméo et Juliette (1935) de Prokofiev, dont il a, comme la plupart de ses collègues, agencé lui-même, en respectant le déroulement de l’action, une sélection à partir des trois Suites que Prokofiev avait tirées de son propre ballet. C’est cette même sélection de dix morceaux qu’il avait interprétée dès son premier séjour à Paris, en tant que directeur musical de l’Opéra, avant de la reprendre en novembre 2001 (voir ici) avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dont il est le directeur musical depuis 2000.


A la tête d’une formation dont le premier violon n’est autre que Deborah Nemtanu, quatrième prix du Concours Long-Thibaud 2002 (voir ici), il assure une mise en place remarquable, que nombre d’orchestres professionnels seraient en droit d’envier. Certains pupitres se détachent tout particulièrement: les violons – c’est une heureuse surprise – aux aigus impeccables, des cors au lyrisme puissant et de formidables bois (la clarinette de Stéphanie Corre et le cor anglais de Valérie Liebenguth). Bref, la mécanique fonctionne de manière impeccable (Mort de Tybalt, qui sera bissée, Danse de la Deuxième suite). Pourtant, au travers d’une lecture qui ne répugne pas à souligner quelques effets, Chung ne ménage pas ses troupes: tempi très vifs (Juliette enfant, Mort de Tybalt) ou au contraire assez lents (partie centrale de Montaigu et Capulet, Danse des jeunes filles antillaises, étrangement instable), mais aussi concentration exigée pour atteindre une telle tension des cordes au début de Roméo sur la tombe de Juliette ou bien des moments de rêve tels que les ultimes pages de Roméo et Juliette avant la séparation.



Simon Corley

 

 

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