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Paris
Théâtre Mogador
01/07/2004 -  et 8* janvier 2004
Gustav Mahler : Symphonie n° 3 «Songe d’un matin d’été»

Susan Platts (alto)
Chœur d’enfants Nadia Boulanger, Christine Morel (chef de chœur), Chœur et Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


La Troisième symphonie (1895-1896) de Mahler n’est certes pas la plus longue du répertoire, mais, bien que requérant un effectif colossal (plus de cent dix musiciens, chœur de femmes, chœur d’enfants et contralto solo), elle est sans doute la plus longue a apparaître aussi régulièrement à l’affiche: après James Conlon à l’Opéra, puis Paavo Järvi avec l’Orchestre national (voir ici) au cours de la saison 2001-2002, ce sont Christoph Eschenbach et l’Orchestre de Paris qui la proposaient à nouveau au public parisien.


Jamais peut-être autant que dans cette Troisième le souci de Mahler de faire d’une symphonie un univers entier, l’univers entier même, n’est poussé aussi loin, chacun des six mouvements évoquant successivement la nature inanimée, les fleurs, les animaux, l’homme, les anges et la divinité. De ce point de vue, Eschenbach, qui dirige sans partition cette heure trois quarts de musique, restitue parfaitement le climat de chacun de ces différents épisodes.


Dans le premier mouvement, le style du chef allemand s’impose d’emblée, à la fois très contrôlé, péremptoire, cinglant et un rien spectaculaire, maîtrisant la construction de ce vaste portique (pas moins de trente-cinq minutes), qui constitue à lui seul la première partie de l’œuvre, sans cependant en exagérer la démesure. D’un raffinement sonore exceptionnel, le deuxième mouvement pêche peut-être toutefois par manque de simplicité. En revanche, l’esprit du troisième mouvement, entre précision, ironie et tendresse, semble mieux respecté, avec un impeccable solo de cor de postillon confié à Frédéric Mellardi.


La contralto canadienne Susan Platts fait valoir des graves moelleux et opulents dans le O Mensch, lied sur un poème de Nietzsche qui constitue le quatrième mouvement, mais il est difficile de se départir d’une certaine impression d’étirement du discours. Dans le Es sungen drei Engel (cinquième mouvement), le Chœur de l’Orchestre de Paris et, surtout, le Chœur d’enfants Nadia Boulanger ne sont pas toujours audibles, mais l’acoustique de Mogador y est sans doute pour beaucoup. L’Adagio final, pris dans un tempo assez lent (vingt-sept minutes), marque la véritable apothéose de cette soirée. Eschenbach souligne la dimension mystique de ce mouvement, dont il met en valeur la parenté avec le Prélude de Lohengrin ou les adagios brucknériens, tout en lui conférant une portée qui est celle des ultimes partitions de Mahler (Neuvième symphonie, Chant de la terre).


L’Orchestre de Paris confirme une forme époustouflante, offrant à la fois cohésion d’ensemble et brio individuel, puissance et finesse, concentration et plaisir de jouer.



Simon Corley

 

 

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