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Docteur Oxenbach

Paris
Théâtre de l’Athénée - Louis Jouvet
12/11/2003 -  et 7 novembre (Cachan), 9 novembre (Saint-Quentin), 15 novembre (La Rochelle), 30 novembre (Longjumeau), 13, 17, 22, 29, 30 décembre et 3 janvier (Athénée), 9 janvier (Villefranche-sur-Saône), 17 janvier (Dreux), 19 et 20 mars (Martigues), 23 mars (Nevers), 26 mars (Thonon-les-Bains), 31 mars et 1er avril (Grenoble), 3 avril (Issoudun), 6 avril (Saint-Louis), 8 avril (Dole)
Jacques Offenbach : Le Docteur Ox (arrangement Thibault Perrine)
Aurélia Legay (Prascovia), Christophe Crapez (Ox), Emmanuelle Goizé (Ygène), Alain Trétout (M. van Tricasse), Claire Delgado-Boge (Mme van Tricasse), Edwige Parat (Suzel), Loïc Boissier (Frantz), Karine Godefroy (Lotché), Christophe Grapperon (Niklausse/Koukouma), Jean-Christophe Hurtaud (Josse/Ararat), Jacques Gomez (Shaoura), Sarah Jouffroy (Naïa), Sylvia Kevorkian (Alda), Laurent Bourdeaux (Le grand personnage de Virgamen)
Stephan Druet (mise en scène), Florence Evrard (scénographie), Elisabeth de Sauverzac (costumes), Philippe Lacombe (lumières), Thibault Perrine (instrumentation)
Anton Martynov, Pablo Schatzman (violon), Laurent Camatte/Nadine Davin (alto), Vérène Westphal (violoncelle), Cédric Carlier/Antoine Sobczak (contrebasse), Anne-Cécile Cuniot/Boris Grelier (flûte), Benoît Roulet (hautbois), Carol McGonell/Christian Laborie (clarinette), Yannick Mariller/Emmanuel Deslandes (basson), Takenori Nemoto (cor, cornet), Thierry Le Cacheux (percussion), Nicolas Ducloux (piano), Benjamin Lévy (direction)


Un homme ingénieux, «Don Juan d’occasion», qui possède une recette miraculeuse et infaillible permettant de requinquer les plus moroses? Non, ce n’est pas un portrait d’Offenbach, mais celui de l’un de ses personnages, le docteur Ox, qui donne son titre à un opéra bouffe en trois actes et six tableaux, créé en janvier 1877 au Théâtre des Variétés. Et on ne peut que se féliciter qu’après Geneviève de Brabant (2001) puis Barbe Bleue (2002), la Compagnie Les Brigands, formée, pour l’essentiel, de membres du Chœur des Musiciens du Louvre de Marc Minkowski, se soit attaquée, cette année, à ce rare Docteur Ox.


Car il y a décidément des découvertes à faire parmi les cent dix ouvrages scéniques du «petit Mozart des Champs-Elysées». Ce spectacle alerte et fidèle à l’esprit d’Offenbach en témoigne brillamment, tant les deux heures et quart passent comme un charme, sans le moindre temps mort. La musique y est pour beaucoup, avec toutes les qualités que l’on connaît au compositeur: science des ensembles, veine mélodique, goût du pastiche (Wagner, le bel canto) et une grâce qui annonce déjà Chabrier. La légende de la guzla, le duo d’Ox et Ygène, la sérénade d’Ox suivie du duo belge avec Prascovia, le final du deuxième acte et le rondeau de la kermesse constituent ainsi, dans des styles pourtant très différents, autant de morceaux d’anthologie.


Le livret tour à tour loufoque et grivois de Philippe Gille et Arnold Mortier, inspiré par une nouvelle de Jules Verne, Une Fantaisie du Docteur Ox (1872), n’est pas en reste: il suffira d’en dire qu’Ox mettra sens dessus dessous Quiquendone, improbable ville des Flandres, dont les habitants sont réputés pour leur calme et leur lenteur.


Tout cela demeurerait cependant pure théorie sans la mise en scène irréprochable de Stéphan Druet, raisonnablement distanciée et anachronique, avec des clins d’oeil aux univers de la bande dessinée (un Ygène – adapté en rôle féminin – qui évolue de Loïs, la fiancée de Superman, à catwoman) et du cinéma (James Bond ou bien un facteur tout droit sorti de Jour de fête).


Les chanteurs, souvent acteurs de formation – à commencer par Aurélia Legay (Prascovia) – le sont tous de tempérament. Et c’est donc une joie que d’entendre de bons, voire très bons chanteurs jouer aussi bien la comédie. Outre Aurélia Legay, Christophe Crapez (Ox) et Emmanuelle Goizé (Ygène) dominent la distribution, dans les rôles les plus développés, mais les onze autres solistes, dont certains interprètent deux personnages différents, mériteraient tous d’être cités, à commencer par Karine Godefroy (Lotché) ou Christophe Grapperon (Niklausse/Koukouma). Dans la fosse, Benjamin Lévy, à la tête d’un ensemble tout à fait convaincant, dirige avec énergie une instrumentation habilement réduite à douze musiciens par Thibault Perrine.



Simon Corley

 

 

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