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Festin vocal, festin royal

Montreal
Salle Wilfrid-Pelletier
12/07/2003 -  
Extraits d'opéra de Verdi, Puccini, Mozart, Gounod, Bellini, Delibes, Tchaikovski, Leoncavallo, Mascagni, Offenbach, Rossini, Bizet, Giordano et Catalani
Lyne Fortin, Karina Gauvin, Carolyn James, Susan Patteron, Lori Philips (sopranos)
Eugenie Grunewald, Roxanne Rowedder, Krisztina Szabo (mezzos)
Ian DeNolfo, Theodore Green, Michael Hendrick, Roger Honeywell, Joseph Kaiser, Pierre Lefebvre, Antonio Nagore, Carlo Scibelli (ténors)
Michael Maniaci (haute-contre)
James Westman, Grant Youngblood (barytons)
Valerian Ruminski, Alexander Savtchenko (basses)

Choeur de l'Opéra de Montréal
Orchestre Métropolitain du Grand Montréal
James Meena (direction)

La huitième édition du Gala annuel de l’Opéra de Montréal fut une occasion supplémentaire de constater le dynamisme (retrouvé ?) du milieu lyrique montréalais, et la réponse enthousiasmante du public. La formule en elle-même a de quoi impressionner : pendant quatre heures bien comptées, entracte inclus, c’est un peu plus d’une vingtaine de chanteurs et chanteuses qui défilent les uns après les autres sur la scène de Wilfrid-Pelletier, se relayant souvent à la vitesse de l’éclair, pour interpréter airs et duos extraits de près de trente opéras (!), l’Orchestre métropolitain du Grand Montréal et les Chœurs de l’Opéra fournissant un écrin de classe à ce qui fut encore, sauf exception, une manifestation de haute tenue et de grand art.


On sent, du début à la fin, tant chez les auditeurs que chez les interprètes, un plaisir évident à partager et à faire partager, à donner et à recevoir. L’engagement dramatique des chanteurs est souvent bouleversant, leurs personnages souvent brûlants de vérité, et on pourrait en prendre encore et encore, une fois le concert terminé ! Certains numéros se distinguent spécialement : l’immense Amelia du Ballo de Susan Patterson, la touchante Pamina de Karina Gauvin, l’inattendu Michael Maniaci en Chérubin, le séduisant duo Lakmé/Malika (Gauvin/Szabo), le truculent Frantz des Contes d’Hoffmann de Pierre Lefebvre, la souffrante Norma de Carolyn James…Ce serait un bonheur que de retrouver la majorité des participants sur les planches de l’Opéra, pour des intégrales bien sûr ! On doit toutefois apporter un gros bémol à cette belle réussite. Le fait que sur les 32 numéros présentés au total, 21 soit tirés d’ouvrages véristes italiens, crée un déséquilibre qui est à la limite de l’acceptable, bien qu’il semble plaire à la majorité des spectateurs. L’opéra français occupe scandaleusement la partie congrue du programme (5 extraits, dont 2 chœurs), même chose pour Mozart et pour le bel canto (à quand Norma en version scénique ?), et on ne présente pas le moindre air baroque ! J’ose même ajouter que ces répertoires pâtissent à côté d’une si généreuse portion vériste et de ses gros sabots qui «impressionnent» trop l’oreille pour permettre à leurs subtiles textures et atmosphères de s’épanouir convenablement. Il y a sûrement une réévaluation à faire de ce côté-là.


Le programme du concert nous apprend qu’après Ruth Ann Swenson, Bryn Terfel et Renée Fleming, c’est le jeune ténor italien Salvatore Licitra qui fera les frais du Concert Signature annuel au printemps prochain. Licitra est surtout connu en Amérique pour son triomphe en Cavaradossi au Met, alors qu’il remplaçait au pied levé, et en plein gala de clôture de saison, un Pavarotti souffrant. On ne peut que se réjouir de la poursuite d’une telle tradition, mais on doit tout de même poser la question : après Terfel (après Fleming !), à quand le retour tant attendu de Bartoli sur nos scènes ?



Renaud Loranger

 

 

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