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La diva des superlatifs Geneva Victoria Hall 11/12/2003 - Vincenzo Bellini, Pietro Mascagni, Gioacchino Rossini, Giuseppe Verdi June Anderson (soprano)
Orchestre de la Suisse Romande, Gustav Kuhn (direction)
De retour d’une tournée triomphale aux Etats-Unis, l’Orchestre de la Suisse Romande a retrouvé le public genevois pour un concert d’airs d’opéras avec June Anderson. La célèbre cantatrice américaine se faisant de plus en plus rare, sa prestation a créé l’événement. Il faut dire qu’elle n’est pas une inconnue ici, puisqu’elle a fait ses débuts au Grand Théâtre il y a exactement 20 ans, dans Lucia di Lammermoor, un de ses rôles fétiches. Sa dernière apparition a eu lieu en 1999, toujours au Grand Théâtre, cette fois dans Norma.
Voilà qui explique peut-être pourquoi la soirée a débuté par le célèbre Casta diva. Ont suivi le Bel raggio lusinghier extrait de Semiramide, l’air Ah s’io potessi… col sorriso d’innocenza de Il Pirata puis, en 2e partie, la Chanson du Saule et l’Ave Maria d’Otello et le E strano… Sempre libera… de La Traviata. Un programme sans suprise donc, mais qui a parfaitement mis en valeur la voix de June Anderson et satisfait aux attentes du public.
Ce qui demeure proprement stupéfiant dans l’art de la chanteuse, c’est son incroyable maîtrise technique, où tout, chaque note, chaque inflexion, chaque nuance est parfaitement contrôlé, au détriment peut-être d’une certaine spontanéité, libératrice d’émotions. Mais la réserve est minime, d’autant que les aigus sont toujours précis et percutants, les vocalises époustouflantes et le médium particulièrement expressif. Un silence religieux dans la salle a accompagné chacune des interventions de June Anderson, ce qui en dit long sur la fascination qu’elle qu’exerce toujours. Standing ovation à la fin du concert et 2 bis : la Valse de Roméo et Juliette et O mio babbino caro de Puccini.
Un OSR des grands jours a complété le programme avec l’ouverture de Norma, l’Intermezzo de Cavalleria Rusticana, l’inévitable ouverture de La Forza del Destino et, seule pièce originale, l’ouverture de Oberto Conte di San Bonifacio, le premier opéra de Verdi. Gustav Kuhn a été un accompagnateur attentif, n’ayant de cesse de couver la diva du regard.
Claudio Poloni
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