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Une oeuvre rare de Verdi

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De Vlaamse Opera
10/21/2003 -  et à gent les 11,14,17,19 octobre; à Antwerpen les 20, 23, 26 septembre et les 1 et 4 octobre 2003
giuseppe Verdi: Luisa Miller
Fiorella Burato (Luisa Miller), Carl Tanner (Rodolfo), Bruno Caproni (Miller), Askar Abdrazakov (il Conte Di Walter), Urban Malmberg (Wurm), Graciela Araya (La Duchessa Federica), Anja Van Engeland (Laura), Eric Raes (Un Contadino)
Guy Joosten (mise en scène), Johannes Leiacker (décors), Klaus Bruns (costumes), Davy Cunningham (lumières), Luc Joosten (dramaturgie), Kurt Bikkembergs (chef des chœurs),
Symfonisch Orkest en Koor van de Vlaamse Opera, Ivan Törzs (direction musicale)

Œuvre importante dans l’évolution de l’écriture de Verdi, Luisa Miller précède la « trilogie populaire » (Rigoletto-Traviata-Trovatore), instaurant une nette rupture avec les œuvres de jeunesse par des idées nouvelles (avènement d’un discours musical continu, présence de deux tessitures basses d’égale importance, quintette a capella…) tout en gardant encore cette forme héritée du bel canto romantique avec la formule air et cabalette que l’on retrouve surtout au début de l’œuvre d’inspiration encore très donizetienne. Cet opéra de transition trouve ainsi tout à fait sa place dans la programmation de l’Opéra des Flandres qui ouvre ainsi sa saison.
La mise en scène de Guy Joosten est habile, utilisant l’astucieux décor tournant de Johannes Leiacker pour caractériser efficacement les différentes scènes et les reliant d’ailleurs les unes aux autres de manière très intelligente. L’interactivité des différents personnages est ainsi particulièrement soulignée grâce à ce procédé ; on pardonnera donc à Joosten quelques fautes de goûts, comme la caractérisation très caricaturale de la duchesse Federica (borgne comme Eboli !) et vulgairement interprétée par Graciela Araya.
La distribution est par ailleurs inégale, la grande déception provenant de Bruno Caproni, naguère Rigoletto exceptionnel sur cette même scène et dans un état vocal fatigué que ne compense pas ses qualités d’acteur. Askar Abdrazakov ne semble pas comprendre, lui, ce que chant verdien peut signifier avec une grosse voix mal éduquée ! Par contre Urban Malmberg nous surprend agréablement : nous gardions le souvenir d’un baryton assez léger lorsqu’il interprétait Dandini ou Pélléas : le voici de retour avec une voix élargie, une diction incisive, un jeu d’une intensité glaciale.
Restent les deux principaux protagonistes : Carl Tanner s’affirme de jour en jour avec une aisance vocale rarement rencontrée chez les ténors actuels et une amélioration (à poursuivre) de son jeu scénique. Enfin Fiorella Burato, Violetta pour cette même compagnie il y a quelques semaines, est la musique même ; sa voix légère et facile ne se contente pas de chanter admirablement mais transmet une émotion idéale pour le rôle, trouvant par ailleurs des ressources inespérées dans les passages plus dramatiques.
La direction d’Ivan Törzs ne satisfait toujours pas, malgré de bonnes intentions (splendide ouverture) : il manque de précision et des décalages se remarquaient encore lors de cette onzième et dernière représentation.



Christophe Vetter

 

 

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