About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une Salomé à couper le souffle

Paris
Opéra Bastille
09/23/2003 -  et 26, 29 septembre, 3, 7, 12, 15, 18 octobre 2003
Richard Strauss : Salomé
Karita Mattila (Salomé), Chris Merritt (Herodes), Anja Silja, Julia Juon ce soir (Herodias), Falk Struckmann (Jochanaan), William Burden (Narraboth), Michelle Breedt (Le Page d'Herodias)
Orchestre de l'Opéra National de Paris, James Conlon (direction)
Lev Dodin (mise en scène)


On attendait Anja Silja en Herodias mais elle était souffrante, alors on eu Julia Juon (très bonne au demeurant). On attendait Lev Dodin, auteur d'une Dame de Pique sulfureuse (lire ici), mais on a eu droit à une mise en scène classique, probe, efficace mais sans plus (c'est déjà très bien, ouf !). Mais celle qui n'a pas manqué son rendez vous avec l'Opéra de Paris et, allons-y, avec l'histoire, c'est Karita Mattila. Pour sa toute première Salomé, la soprano finlandaise a choisi Paris, qui l'adore, mais le public des premières est certainement l'un des plus durs (il siffle systématiquement le metteur en scène, sauf cette fois puisqu'il n'est pas venu, pour cause de maladie nous dit-on). Eh bien tout le monde est tombé sous le charme ! Il faut dire que Karita Mattila ne fait pas les choses à moitié et s'investit totalement, physiquement, dans son rôle, elle sait se faire capricieuse et séductrice face à Jochanaan au début, déterminée lorsqu'elle demande sa tête, folle quand elle embrasse ses lèvres ; elle joue elle même avec talent et une trouble séduction la "Danse des sept voiles", et jusqu'au bout puisqu'elle nous dévoile le galbe de son séant (oups, nous sommes tous damnés !). Alors fermons les yeux et écoutons cette voix, l'une des plus belles de la scène lyrique, souple, malléable, d'un matériau aux multiples reflets, envoûtante (mais comment fait-il ce Jochanaan ?), mais qui sait aussi transpercer la salle comme une épée, dominant l'orchestre de sa superbe. Elle brille d’autant mieux que ses partenaires sont également formidables, de l’Herodias de Juliao Juon, nous l’avons dit, au Tétrarque de Chris Merritt, halluciné et rageur, en passant par le très vaillant Narraboth de William Burden. En grande forme, James Conlon exalte tous les charmes de cette partition foisonnante, personnage à part entière de l’opéra. Le public réserve une vraie ovation à cette soirée et à sa triomphatrice, une grande Salomé est née et elle va faire tourner les têtes de beaucoup !








Philippe Herlin

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com