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De trois à cinq avec Mozart

Prades
Abbaye Saint-Michel de Cuxà
08/07/2003 -  

Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor avec hautbois, K. 368b – Trio pour piano K. 542 (*) – Quintette à deux altos K. 593 (**)


François Leleux (hautbois), Gérard Poulet, Hagaï Shaham (*) (violon), Raphaël Oleg, Bruno Pasquier (**) (alto), Yvan Chiffoleau, Raphael Wallfisch (*) (violoncelle), Jeremy Menuhin (*) (piano), Quatuor Artis (**)


Un même compositeur, trois œuvres présentées dans l’ordre chronologique de leur écriture et des musiciens inspirés, il n’en fallait pas davantage pour une nouvelle soirée de très grande qualité au Festival Pablo Casals.


Dans le Quatuor avec hautbois (1781), unique du genre chez Mozart (à la différence des quatre quatuors avec flûte avec lesquels il soutient d’ailleurs aisément la comparaison) – un genre qui, au demeurant, a fort peu fait école depuis lors – François Leleux mène la danse dans ce qui devient une pièce concertante avec ses trois partenaires complices et discrets (Gérard Poulet, Raphaël Oleg et Yvan Chiffoleau). Mais qui s’en plaindrait? Car l’agilité, le souffle, la finesse, la variété de timbres et d’attaques du hautboïste français sont évidemment celles d’un virtuose. Mais la façon dont il donne vie à la moindre note, en particulier dans l’Adagio, est celle d’un grand artiste. La richesse de ces moyens techniques et de ces qualités esthétiques évoque même les immenses ressources de la voix et l’expressivité du chant.


Avec le Trio pour piano en mi majeur (K. 542, 1788), on se souvient que Mozart impose souvent aux interprètes, derrière une apparente simplicité, un équilibre tellement délicat à atteindre qu’entre des approches trop respectueuses ou, au contraire, trop recherchées, le naturel mozartien n’est pas toujours de la partie. Mais ici, le miracle de Prades opère une fois de plus, avec des amis qui prennent manifestement un plaisir gourmand à se retrouver pour faire de la musique ensemble. Et le jeu sans fioritures de Jeremy Menuhin, le timbre pur de Hagaï Shaham et le grand son de Raphael Wallfisch contribuent ici, chacun à sa manière, à un objectif commun: restituer fidèlement la luminosité et la sérénité de ce trio qui voisine, dans le temps et dans l’esprit, avec la trompeuse facilité de la Quinzième sonate pour piano (K. 545).


Debout à l’exception du violoncelliste, le Quatuor Artis et Bruno Pasquier donnent en seconde partie le Quintette en majeur (K. 593, 1790). Marquant les accents et les notes détachées, soulignant les contrastes et prenant la partition à bras-le-corps, ils mettent en valeur sa dimension prophétique. Elle annonce en effet, tant par ses silences ou ses ruptures que par sa construction (Larghetto introductif et son retour à la fin du premier mouvement), ses enchaînements harmoniques inattendus (notamment dans l’Adagio) et son contrepoint (Allegro final), le dernier Haydn et, surtout, Beethoven. Mais les musiciens ne négligent pas pour autant l’expression (Adagio, qui vaudra au public un bis en état de grâce) et la verve (Allegro final qui met à rude épreuve le premier violon, clin d’œil au commanditaire, Johann Tost, excellent violoniste amateur?).



Simon Corley

 

 

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