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Fiorella Burato, splendide Violetta

Antwerp
De Vlaamse Opera
06/29/2003 -  et les 1, 3, 5, 8, 11 et 13* juillet 2003 à Antwerpen ; à Gent les 10, 12, 14*, 17, 20, 22 juin 2003
Giuseppe Verdi: La Traviata
Annalisa Raspagliosi [Gent]/ Fiorella Burato [Antwerpen] (Violetta Valéry), Soner Bülent Bezdüz (Alfredo Germont), Wojtek Drabowicz (Giorgio Germont), Maartje de Lint (Flora Bervoix), Frans Fiselier (Il Marchese d’Obigny), Marc Claesen (Il Barone Douphol), Eric Raes (Gastone), Henk Van Heijnsbergen (Il Dottor Grenvil), Beatrijs Desmet (Annina), Maarten Heirman (Giuseppe), Miguel Torres (Un domestico di Flora), Patrick Crombeeke (Un commissario), Laurent Flament, Miguel Espin, Michael Lazic, Jan Van de Loo, Yoann Martin, Boina Anguelova, Katleen Rens, Valérie Masquiller, Maria Filali, Saskia Deurinck (danseurs)
Martin Duncan (mise en scène), Tim Hatley (décors et costumes), Peter Mumford (éclairages), Vanessa Gray (chorégraphie), Celso Antunes (chef des chœurs)
Symfonisch Orkest en Koor van de Vlaamse Opera, Ivan Törzs (direction musicale)
Nouvelle Production du Vlaamse Opera

L’Opéra des Flandres présente pour terminer sa saison une Traviata entièrement nouvelle pour treize représentations, comme à l’habitude répartie sur Gand et Anvers. L’atout de cette production est l’utilisation habile et efficace d’un superbe dispositif scénique de Tim Hatley, fait de panneaux coulissants à vue, capables d’évoquer très vite les salons luxueux où la société s’amuse comme l’intimité du refuge d’Alfredo et Violetta pour se terminer dans un vide glacial témoin de la mort de son héroïne. L’action est transposée dans les années 50, au point où l'arrivée de Violetta au deuxième acte, foulard et lunettes noires, ne peut que nous faire penser aux photos de la Callas de cette période, surtout quand l’héroïne est interprétée par Annalisa Raspagliosi. Un discret hommage semble rendu par Martin Duncan à la mise en scène de Visconti à la Scala, Violetta enlevant et jetant au loin ses chaussures…
Malheureusement si l’on remarque ces détails, c’est qu’il y manque l’essentiel, c’est à dire une direction d’acteurs plus convaincante et plus subtile. Les scènes intimes en particulier trouve Martin Duncan à court d’inspiration, livrant à eux-mêmes des interprètes alors perdus ; les moments de fête ou de foule sont par contre remarquablement mis en place, tout comme la superbe chorégraphie de Vanessa Gray, pleine de vie et d’énergie.
Deux Violetta se partagent les représentations : Annalisa Raspagliosi, forte personnalité, ne trouve pas toujours l’assise vocale adéquate pour incarner le rôle et les oreilles souffrent parfois de sonorités douteuses. La musicienne n’est par ailleurs pas assez subtile, manquant de nuances par exemple dans un « Addio del passato » trop sonore et uniforme. Fiorella Burato, en revanche, fait preuve d’une technique vocale lui permettant de triompher de toutes les difficultés du rôle avec un engagement tout aussi remarquable et un sens de la coloration vocale autrement plus raffiné. Le jeune ténor turc Soner Bülent Bezdüz, déjà remarqué en début de saison à Marseille dans Lucrezia Borgia campe physiquement un fragile et enfantin Alfredo, vocalement stylé mais encore un peu trop léger comme en témoigne la baisse de régime qu’il accuse en fin de représentation. Wojtek Drabowicz est un Germont père particulièrement solide de voix mais il souffre le plus des carences d’une mise en scène qui ne sait pas que faire d’un personnage apparemment unidimensionnel. Les comprimari sont très bien tenus avec une mention toute particulière pour la réjouissante Flora de Maartje de Lint.
Le plus grand problème vient de la fosse : si l’on apprécie son souci des contrastes, la direction d’Ivan Törzs souffre d’approximations entraînant de sérieux décalages avec la scène (la fête chez Flora frôle la catastrophe) ; déjà constatés lors de la précédente prestation du nouveau directeur musical de l institution (Fidelio) ces défauts inquiètent quant à l’avenir d’un orchestre jusque là en plein ascension.



Christophe Vetter

 

 

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