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Version de luxe !

Vienna
Konzerthaus
05/29/2003 -  
Ernst Toch : Dedication (version pour orchestre a cordes)
Felix Mendelssohn-Bartholdy : Concerto pour violon op.64
Anton Bruckner : Symphonie nº7

Maxim Vengerov (violon), Orchestre Philharmonique de Vienne, Christoph Eschenbach (direction)


Les grands violonistes se suivent au Konzerthaus: le soir précédent, Rachlin jouait le concerto de Bruch – ce matin c’est Vengerov qui se produit dans Mendelssohn. Notons que les deux violonistes se sont chacun fait l’amitié d’assister au concert de l’autre.
Maxim Vengerov est sans nul doute impressionnant à entendre : une technique superlative lui permet d’imprimer une couleur différente à chaque note de la partition, sans pour autant perdre le fil conducteur. Et c’est aussi le reproche qu’on peut lui faire : à force de trop en faire, de trop chercher la nuance qui n’a jamais été jouée, on se retrouve face à une surcharge expressive. Miraculeusement, la ligne mélodique n’est pas brisée et l’ensemble sonne tout de même naturel. Le bis, extrait d’une sonate de Bach et joué sur le même violon accordé un-demi ton plus bas, convainc en revanche totalement et on reste ébahi par l’éventail des timbres dont Vengerov dispose à sa guise – de la plénitude solaire du concerto de Mendelssohn à l’austérité mélancolique d’une sonate pour violon seul.


Christoph Eschenbach porte l’orchestre au sommet d’un bout à l’autre du concert : l’accompagnement du concerto est tout simplement prodigieux de souplesse et de richesse de timbres. La première pièce d’Ernst Toch, compositeur viennois peu connu du début du XXe siècle, permet de se rendre compte de toute la ductilité des cordes des Philharmoniker – Dedication est joué avec beaucoup de simplicité et de tristesse. Dans la symphonie, Eschenbach réussi un véritable coup de maître : bien que dilatant les tempi à l’extrême ou les bousculant si nécessaire, le chef allemand conserve une cohérence absolue et parvient à rendre humaine la religiosité imprégnant cette musique. Avec une incroyable économie de moyens, il canalise et libère des énergies titanesques, guidant infailliblement l’orchestre à travers le labyrinthe des structures brucknériennes. La densité des timbres et l’intensité sonore atteintes par le Philharmonique de Vienne semble avoir en fait décontenancé un public qui ne reconnaissait plus ‘ses’ musiciens : quelques applaudissements polis et pressés viennent tout juste célébrer cette éblouissante vision.



Dimitri Finker

 

 

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