About us / Contact

The Classical Music Network

Vienna

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le magicien du clavier

Vienna
Konzerthaus
05/07/2003 -  
Alexandre Scriabine : Enigme op.52/2, Guilandes op.73/1, Sonate n7 op.64
Serge Rachmaninov : Mélodie op.3/3, Préludes op.32/10 et op.32/5, Prélude op.23/10, Moment musical op.16/2, Margaritki op.38/3, Skizze Oriental, Polka italienne (arrangement Volodos)
Franz Schubert : Sonate D557
Franz Liszt : Extraits des “Années de Pèlerinage, deuxième année, Italie” n6 ‘lo vidi in terra’ et n2 ‘Il pensero’, Consolation S175/6
Camille Saint-Saëns : Danse macabre op.40 (arrangement de Franz Liszt et Vladimir Horowitz)

Arcadi Volodos (piano)

Était-ce un signe de l’atmosphère électrique qui précédait le concert ? Le public autrichien, d’habitude plutôt discipliné, accueillait la première apparition de Volodos à Vienne par un festival de sonneries de portables : les pièces de Scriabine étaient ainsi perturbées à trois reprises, finissant par faire lever un sourcil ombrageux du pianiste en direction du fond de la salle.
La virtuosité de Volodos est déjà quasi-légendaire, et il faut assister à un de ses concerts pour y croire : il semble se plonger avec délectation dans un déluge de notes, balaie une douzaine de fois l’étendue du clavier - ceci sans laisser paraître le moindre effort - et finit se relever l’air surpris que cela soit déjà terminé.
Mais ce qui est encore plus impressionnant chez ce pianiste, c’est la manière dont il parvient à dissocier les nuances et les timbres. Capable de tirer n’importe quelle dynamique de son instrument, Volodos reste à tout moment maître de la couleur qu’il imprime à la partition. Cela rend possible les combinaisons les plus aventureuses, du fortissimo soyeux au pianissimo tendu. Au fond, exactement comme on le ferait avec un archet! D’ailleurs si Volodos ne devait pas jouer du piano, il serait peut-être altiste ou violoncelliste ; les timbres voluptueux et vibrants qu’il cultive font en tous cas penser à ces instruments.


Ses Scriabine sont pleins de surprises, des voix surgissant ou s’éteignant au fil des mesures. Volodos cultive les extrêmes dans les pièces de Rachmaninov : on y entend des fortissimi inouïs d’orgues de cathédrale mais aussi des notes à peine effleurées. En revanche son début de deuxième partit agace: cette sonate D557 de Schubert, assez rarement jouée en concert, semble totalement insignifiante sous ses doigts. Il en fait de la musique frivole, alors qu’il eut fallut y trouver de la gravité. «Trop facile, pas assez de notes » croit-on entendre en permanence. On ressort à nouveau pleinement convaincu par son Liszt et par la danse macabre de Saint-Saëns.


Avec des moyens techniques qui paraissent illimités, Volodos fait des merveilles dans les partitions ‘symphoniques’: et plus il y a de voix à faire entendre, le mieux il semble se porter !


Dimitri Finker

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com