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Un Lindberg jubilatoire

Paris
Cité de la musique
04/07/2003 -  

Igor Stravinski : Symphonies d’instruments à vent - L’Histoire du soldat
Magnus Lindberg : Jubilees (création)


Hugues Quester (le lecteur), Didier Sandre (le soldat), Jean-Claude Dreyfus (le diable), Ensemble Intercontemporain, Jonathan Nott (direction)


Salle comble pour la création de Jubilees de Magnus Lindberg, qui élargit ainsi, en y apportant quelques modifications, une récente (2000) partition éponyme destinée au seul piano, elle-même originaire d’un Jubilee I composé pour les soixante-quinze ans de Pierre Boulez. Même si le compositeur finlandais, par ailleurs excellent pianiste, interprète lui-même régulièrement en concert cette brève suite de six pièces (un quart d’heure), son naturel d’orchestrateur est donc revenu au galop, faisant appel à seize musiciens (un représentant de chacun des bois, deux cors, trompette, trombone, harpe, deux percussionnistes et un quintette à cordes, celui-ci peinant parfois à se faire entendre). Outre l’habituelle virtuosité instrumentale, le style de Lindberg s’y déploie dans ses caractéristiques désormais familières: volubilité, écriture par petites cellules rapides, séduction sonore, humour, clins d’œil à la tradition, jusque dans le choral final.


Elément récurrent chez Lindberg, si l’on pense par exemple à Aura ou à Chorale (voir ici), le choral intervient également dans les deux œuvres de Stravinski choisies pour encadrer Jubilees. Jonathan Nott, à la tête d’un Ensemble intercontemporain à l’effectif renforcé, met en valeur les contrastes des Symphonies d’instruments à vent - contrastes de climats (le solennel et le ludique), de timbres, de hauteurs et de tempi -donnant à admirer les différentes facettes de ce merveilleux diamant.


Dans L’Histoire du soldat, on ne saura pas ce que l’on a manqué avec Lambert Wilson, initialement annoncé dans le rôle du lecteur. En revanche, on sait ce que l’on gagne en conviction et en engagement avec son remplaçant, Hugues Quester, tant celui-ci paraît vivre de l’intérieur la prose si poétique de Ramuz. Ses deux partenaires - Didier Sandre (le soldat) et Jean-Claude Dreyfus (le diable) - s’en tiennent, quant à eux, à un registre à la fois plus traditionnel et plus extérieur. Comme stimulés par cet environnement théâtral, les sept solistes, à commencer par le violon de Hae-Sun Kang, restituent la partition de façon théâtrale, voire spectaculaire, ce qui semble parfaitement en situation, même s’ils ont, ici ou là, tendance à couvrir la voix des récitants.



Simon Corley

 

 

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