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Théâtre du Châtelet
01/26/2000 -  
George Crumb : The Sleeper
Laura Elise Schwendinger : In Just-spring
William Bolcom : Amor
Osvaldo Golijov : Lua descolorida
Ruth Crawford Seeger : Home Thoughts, White Moon, Joy (extraits de Five Songs)
John Harbison : Mirabai Songs
Kaija Saariaho : Lonh
Olivier Messiaen : Le Collier, Prière exaucée (extraits de Poèmes pour Mi), Amour, Oiseau d’étoile (extrait de Harawi), Résurrection (extrait de Chants de Terre et de Ciel)

Dawn Upshaw (soprano), Gilbert Kalish (piano)

La soprano américaine Dawn Upshaw, au répertoire aussi éclectique qu’exigeant, nous proposait ce soir un récital en deux parties : la première moitié était consacrée à des compositeurs américains du vingtième siècle, la seconde à la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, dont Dawn Upshaw a créé l’oeuvre jouée ici, et à Olivier Messiaen.

Ce récital fut l’occasion de redécouvrir ces compositeurs américains souvent négligés, défendus par une interprète convaincue et convaincante. La soprano se saisit avec un étonnant naturel de ces pièces, si diverses soient-elles. Certaines rappellent la comédie musicale (Amor), d’autres sont plus éloignées du répertoire populaire (The Sleeper de Crumb), certaines encore sont plus inégales (les Mirabai Songs de Harbison, où de très beaux moments se perdent parfois en bavardage). Pour chacune de ces pièces la chanteuse sait trouver une voix, parfois proche du gospel, parfois très délicate, toujours juste dans son expression. Il se dégage de ce répertoire américain une impression de joie d’écrire, de gaieté à la création, d’évidence que ne démentiront pas les bis que la soprano consacrera, en fin de récital à Ives.

L’oeuvre de Kaija Saariaho jouée en seconde partie de programme en appelle également au plaisir pris au son. La voix humaine y est confrontée à des sons d’origine électronique qui évoquent à l’occasion un milieu naturel (bruits de vagues et cris d’oiseaux, sons de cloches). Le son y est environnement pour la parole humaine, qui parfois se dissout en lui. Kaija Saariaho brosse un paysage sonore agréable et chatoyant fait d’éclosions de petits événements sonores, qui ne cherche pas à se saisir de l’auditeur. La compositrice court ce faisant le risque (assumé ?) de livrer son oeuvre à une écoute flottante, au mieux, indifférente, au pire.

L’Olivier Messiaen de Dawn Upshaw est chanté avec cet enthousiasme qui soutient tout le récital. Accompagnée par un pianiste avec lequel elle entretient une visible complicité, la chanteuse aborde sereinement cette musique qu’elle qualifiera d’" amazing ". Des intonations d’enfant, un engagement qui rappelle la foi emportent l’adhésion. Dawn Upshaw nous prouve que le répertoire du Lied est suffisamment vaste pour y puiser de quoi construire, hors des sentiers battus, un récital équilibré et riche en découvertes.


Gaëlle Plasseraud

 

 

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